La plupart d’entre eux ne voient pas de conflit entre la religion et la science
Etats-Unis, 17 juin 2010 (Apic) La plupart des scientifiques américains ne sont pas athées, selon un livre publié par Elaine Howard Ecklund, sociologue et co-directrice du Centre sur les religions et la vie urbaine, à l’Université Rice (Texas). La sociologue américaine a mené une enquête auprès de plus de 1’200 scientifiques.
Un nombre significatif de scientifiques issus de l’élite des Universités ne pensent pas qu’il y ait de conflit entre leur travail et leur foi, selon le livre « Science versus Religion: ce que les scientifiques pensent réellement », qui sortira la semaine prochaine aux Etats-Unis. L’auteure, Elaine H. Ecklund, s’est basée sur les réponses de 1’200 scientifiques, qui ont répondu à un questionnaire on-line, ainsi que 275 entretiens individuels. Les scientifiques ont été classés selon trois catégories: athées/agnostiques (30%, la moitié d’entre eux sont d’avis que la science et la religion sont inévitablement en conflit), ceux qui disent avoir une religion (50%) et ceux qui ont une approche spirituelle individualisée et non conventionnelle (20%).
Elaine H. Ecklund a constaté que les scientifiques plus jeunes fonctionnent moins avec un modèle de conflit science-religion et sont plus susceptibles à être croyants. Alors que les protestants évangéliques sont généralement fortement représentés dans la population (près de 30%), seulement 2% des scientifiques sont de cette tradition religieuse, selon son enquête, et les scientifiques croyants sont plus fortement affiliés à la religion juive.
En fait, les scientifiques croyants ne pensent pas que leur foi influence la manière dont ils conduisent leurs recherches. Aucun des scientifiques interviewés ne soutient la théorie du dessein intelligent, laquelle critique la théorie de la sélection naturelle. Toujours selon la sociologue, 94% des scientifiques croyants pensent que l’évolution est la meilleure explication au développement de la vie sur terre. L’auteure a constaté que peu de scientifiques croyants parlent ouvertement de leur foi à leurs collègues. « Mais ils ne réalisent pas qu’une proportion importante de leurs collègues, même les non croyants, sont ouverts à parler et à réfléchir sur des questions de foi », écrit-elle. Elle a par ailleurs remarqué que les positions fortement anti-religieuses sont minoritaires parmi les « nouveaux athées ».
Les scientifiques « spirituels, mais non croyants » se distinguent en deux groupes: les « athées spirituels » – qui trouvent leur spiritualité laïque dans la nature ou dans l’enseignement de la science – et ceux qui se livrent à des pratiques comme le yoga et la méditation. L’auteure écrit que cette catégorie de scientifiques est particulièrement apte à intégrer les préoccupations spirituelles à leur travail. Elle pense que ces scientifiques peuvent aider à combler le fossé séparant la science et la religion.
Elaine Howard Ecklund: Science vs Religion: What Scientists Really Think (Science versus Religion: ce que les scientifiques pensent réellement). Oxford University Press, juin 2010. (apic/religioscope/fb)
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