La CENCO dresse le bilan de 50 ans d’indépendance et rêve d’un nouveau pays
Kinshasa, 28 juin 2010 (Apic) Les évêques de la République Démocratique du Congo (RDC) ont exprimé leur « rêve d’un Congo plus beau qu’avant, au terme de leur 46e assemblée plénière tenue du 21 au 25 juin dernier.
Dans sa déclaration finale en 57 points, rapportée par le quotidien congolais, « La Prospérité », la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) évoque les 50 ans d’indépendance du pays, marqués, selon eux, par « une vie tumultueuse, des regrets, gâchis, des dérapages si bien que le passé du pays n’est pas reluisant ».
« Force est de reconnaître, 50 ans après, que le projet national sous-jacent à l’idée de la souveraineté a été trahi par une sorte de perte ou d’abandon de la vocation à l’indépendance véritable. Car, la nation n’est pas vraiment debout ni ses fils et filles totalement affranchis! », ont déploré les évêques. A leurs yeux, les causes de cette situation sont entre autres, les assassinats; les guerres, les coups d’Etat militaires, la personnalisation du pouvoir et de l’Etat, la mauvaise gouvernance, l’entrave à l’exercice des libertés publiques, le pillage des ressources naturelles du pays, l’instrumentalisation des institutions républicaines au service des individus, l’exacerbation des clivages ethniques et tribaux à des fins politiciennes et électorales.
Dans le domaine économique et social, la CENCO dénonce la gestion « irresponsable » de l’héritage colonial, caractérisée par les luttes et l’instabilité politique, le nationalisme économique, « la descente aux enfers », avec l’aggravation de la crise économique et « la déliquescence » de l’appareil de l’Etat, qui ont marqué le pays au cours des 50 ans de son indépendance.
« La politique économique du Gouvernement congolais reste actuellement une politique de manque d’investissement dans laquelle l’économie informelle occupe près de 90% de l’activité du pays ».
Pour les prélats, cette mauvaise politique économique a eu pour conséquences, la chute des composantes de l’indice du développement humain et la croissance de l’indice de pauvreté humaine, l’accélération du mouvement d’émigration vers l’étranger, la fuite de cerveaux, la destruction du système des valeurs sociales, morales et spirituelles qui fondent et sécurisent la vie humaine dans toute société, ainsi que l’oisiveté et la perte du sens du travail de la part des citoyens ». (apic/ibc/pr)
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