Par Geneviève Cornet

APIC-reportage

Pèlerinage diocésain de Lausanne, Genève et Fribourg (270890)

Sous le signe de l’ouverture et du renouveau

Fribourg, 27août(APIC) En ce dimanche matin 26 août, les voûtes de la basilique d’Einsiedeln retentissent des chants de la messe conventuelle. Les

voix se suivent, se répondent, vibrent à l’unisson. Celles des moines se

mêlent à celles des pèlerins, jeunes et moins jeunes, pour se fondre dans

une unité harmonique et liturgique à la louange de Dieu. Le spectacle qui

s’offre à l’oeil du visiteur a de quoi surprendre: ils sont tous là, enfants, jeunes, adultes des cantons de Fribourg, Vaud, Genève et Neuchâtel,

rassemblés autour de l’évêque auxiliaire, pour vivre la messe de clôture du

pèlerinage diocésain annuel de Lausanne, Genève et Fribourg; 450 pèlerins

venus célébrer autrement cette rencontre, renouvelée et rajeunie. Ils ont

emprunté des chemins différents, dans le même but: invoquer Notre-Dame des

Ermites et se mettre sous sa protection.

Il y a les habitués, surpris par l’enthousiasme des jeunes; les

responsables, prêtres et évêque, un peu inquiets tout de même, car il

s’agit d’une première; les jeunes enfin, animés d’une foi profonde et heureux de transmettre ce qu’ils ont vécu tout au long d’une semaine de marche

sur les pas de saint Nicolas de Flüe. Les moines bénédictins de l’abbaye et

la Maîtrise de Fribourg, sous la direction de François Page, donnent toute

sa solennité à une célébration qui est l’aboutissement d’efforts et de contacts répétés depuis des mois: car, fait unique, la messe conventuelle

n’est pas chantée par les moines seuls.

Comment faire pour raviver le pèlerinage diocésain ? Les responsables,

l’abbé Pierre Burcher, supérieur du séminaire diocésain, et Daniel Pittet,

président de l’Apostolat de la prière de Suisse romande, ont donné une réponse à cette question en offrant aux jeunes, pour la première fois, la

possibilité de faire le chemin à pied. Mais ce n’est qu’une étape: en effet, leur regard est déjà tourné vers l’avenir, et l’idée a germé, pour les

700 ans de la Confédération, d’associer à cette démarche le diocèse de Sion

et d’inviter chacun à partir de chez lui.

100 km sur les pas de saint Nicolas de Flüe

L’aventure a commencé lundi 20 août en l’église Saint-Pierre de Fribourg

pour une quarantaine de jeunes décidés à se lancer sur les pas de saint Nicolas de Flüe, renouant par-delà les siècles avec les premiers pèlerins du

diocèse, qui faisaient route vers Einsiedeln en 1581 déjà. « Faites silence,

car Marie a quelque chose à vous dire à chacun personnellement; apprenez à

découvrir sous des apparences fragiles la beauté et la sainteté intérieures

pour devenir des témoins »: c’est munis de ces deux conseils de Mgr Pierre

Mamie, leur évêque, donnés lors de la messe d’ouverture, que les jeunes,

étudiants, apprentis, séminaristes, religieux, se sont mis en route, animés

du désir de mieux connaître saint Nicolas de Flüe et de mieux prier Marie.

Encadrés par des prêtres – un par canton – et une équipe de laïcs dynamiques, les jeunes, venus de toute la Romandie, ont parcouru en six étapes

les cent kilomètres qui les séparaient d’Einsiedeln. Deux temps forts ont

marqué cette première placée sous le thème « Lève-toi et marche »: la veillée

mercredi soir et la messe le lendemain au Ranft, patrie de saint Nicolas de

Flüe, en compagnie de Mgr Amédée Grab, évêque auxiliaire; l’accueil samedi

sur l’esplanade de la basilique d’Einsiedeln par l’évêque et quelque 400

pèlerins venus en train.

Prière, amitié, simplicité

Les jeunes ont découvert jour après jour toute la richesse de la roue de

saint Nicolas, qui servait à sa méditation et qu’ils ont pu contempler dans

l’église de Sachseln. La Nativité, l’Annonciation, le sens de l’eucharistie

et de la réconciliation, le Mystère pascal, autant d’étapes de la vie de

Jésus qu’ils ont approfondies, s’interrogeant sur leur propre réponse à

l’appel de Dieu et aidés dans leur démarche par de brefs enseignements. Le

chemin fut également l’occasion d’une redécouverte de la Création et d’un

apprentissage du silence, de l’écoute, du recueillement et de la prière,

dans la récitation de la liturgie des heures et la méditation du chapelet,

prières qui ont marqué l’histoire de l’Eglise au long des siècles. Retour à

la tradition d’une part, appel à l’imagination d’autre part, puisque les

jeunes ont réalisé leur propre roue, expression du vécu de la semaine.

Temps forts certes, mais aussi partage du quotidien dans l’effort et

l’amitié: car les liens créés se sont vite approfondis, découvrant des

espaces de rencontre nouveaux. Simplicité, joie, enthousiasme et attention

réciproque ont marqué les relations à l’intérieur du groupe, le soudant

toujours plus, jusqu’à susciter spontanément le chant et la danse: la soirée du vendredi restera à cet égard mémorable ! Le partage avec Mgr Grab et

la journée vécue avec lui, s’ils ont permis d’aborder les grandes questions

de l’Eglise d’aujourd’hui, ont surtout révélé aux jeunes un visage de

l’évêque qui les a séduits.

Le pèlerinage, lieu de la rencontre

Les pèlerins partis en train le vendredi ont d’abord gagné le Ranft pour

découvrir ou redécouvrir les lieux où vécut saint Nicolas de Flüe. Leur arrivée à Einsiedeln a été marquée par une veillée à la basilique avec Mgr

Grab sur le thème « Le Christ, notre route ». Chapelet médité, chemin de

croix en plein air, montage audiovisuel sur la vie monastique à Einsiedeln,

visite de guidée de l’abbaye, autant d’activités proposées aux participants

pour les aider à découvrir les lieux et à mieux prier. L’accueil des jeunes, une nouveauté, la procession aux flambeaux le samedi soir et la messe

de clôture le lendemain furent des moments privilégiés de rencontre et de

partage. Les témoignages des jeunes, tout de simplicité et de vérité, ont

laissé une empreinte profonde. (apic/Geneviève Cornet)

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