Plus de 2,6 millions de CHF de subvention leur sont versés
Port-Louis, 1er août 2010 (Apic) Le gouvernement de l’IIe Maurice, dans l’Océan indien, a octroyé cette année une subvention de 73,6 millions de roupies, soit l’équivalent de 2,6 million de CHF, à douze confessions religieuses du pays, rapporte le quotidien mauricien, «L’Express».
L’Eglise catholique a reçu la plus importante part, avec 23,7 millions de roupies (plus de 847’900 CHF), suivie de près par la Fédération des temples Dharma Sanatan d’Ile Maurice, qui a reçu 17,8 millions de roupies (636’854 CHF). Dix autres organisations religieuses se sont partagées les 32 millions de roupies (1,1 millions CHF) restant.
Par contre, deux institutions confessionnelles, les Bahaïs et les Ahmadiyyas, ont décliné la subvention. L’Assemblée nationale des Bahaïs de Maurice (ANBM) et l’Association musulmane Ahmadiyya (AMA) ont souhaité ne pas figurer sur la liste des bénéficiaires des derniers publics. Dans leur philosophie, ces deux organisations religieuses s’interdisent de recevoir toute forme de contribution de l’Etat du pays où elles sont implantées.
Pour ces deux associations, la pratique religieuse se situe «dans le don plutôt que dans le recevoir». C’est par principe que l’ANBM n’accepte pas de subventions du gouvernement ni d’aucune autre institution ou entité. «Notre financement provient uniquement de la contribution volontaire et anonyme de nos membres », a expliqué Homa Mungapen, membre exécutif de l’ANBM, ajoutant que «chacun a le privilège de contribuer selon ses moyens».
«Les Bahaïs veulent offrir au monde un modèle de paix et de cohésion. Ce serait indécent de demander aux gens de nous donner de l’argent pour que nous leurs offrons quelque chose», a-t-il encore souligné.
Moobarak Sooltangos, secrétaire aux affaires extérieures de l’AMA, a déclaré pour sa part que les membres de sa communauté «ne souhaitent pas devenir un fardeau pour l’Etat». «Selon la philosophie de notre religion, c’est au citoyen d’aider l’Etat et non le contraire», a-t-il fait remarquer. Comme pour l’ANBM, l’AMA ne bénéficie que des ressources financières provenant de ses membres. Ses membres reversent environ 10% de leurs revenus personnels dans les caisses de l’AMA. Ces fonds collectés servent principalement aux dépenses administratives des différentes mosquées du pays géré par l’association, le paiement des salaires des employés et les allocations perçues par les missionnaires. L’AMA dispose, également, d’un autre petit budget qui lui permet de répondre aux besoins de ses membres en difficulté, tels que le versement mensuel d’une pension aux veuves, les demandes ponctuelles, les frais d’examens, etc.…
Pour Moobarak Sooltangos d’AMA, «la pratique religieuse n’est pas du domaine public ». «Ce n’est, sans doute, pas évident d’acquérir cette discipline de mettre la main à la poche. Cela fait 100 ans que nous fonctionnons ainsi», a-t-il rappelé. (apic/ibc/be)
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