Les gens se souviennent, d’un crime de guerre demeuré impuni
Beyrouth, 15 septembre 2010 (Apic) « Vingt-huit ans déjà ? », s’exclamait il y a quelques jours Zeina dont le mari et les deux filles ne sont jamais rentrés à la maison depuis ce 14 septembre 1982 où l’armée israélienne avait bloqué toutes les issues du camp de réfugiés de Chatila.
Des histoires de ce genre, il y a en des centaines à Sabra et Chatila, dans la périphérie de Beyrouth, où les Palestiniens se mêlent aux migrants syriens, et le reportage de Franklin Lamb, cité par Misna, directeur d’Americans Concerned for Middle East Peace, en a recueilli un grand nombre dans le cadre de ce triste 28ème anniversaire.
Le massacre de Sabra et Chatila avait été commis par les milices libanaises des Phalanges avec la complicité du ministre israélien de la Défense de l’époque, Ariel Sharon. Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide, dénonce Franklin Lamb, des atrocités pour lesquelles personne n’a jamais été puni ni même jugé.
Le président de l’association Children & Youth Center de Chatila, Mahmoud Abbas, s’est également souvenu pour Misna des tristes événements de septembre 1982. « Parfois, dit-il, je me demande si les auteurs de ce massacre étaient capables de sentiments humains à ce moment-là: ils tuaient sans aucune distinction hommes, femmes, enfants et vieillards ».
Du 14 au 17 septembre 1982, des centaines de civils furent assassinés : 800, selon les chiffres officiels, pas moins de 2000, selon d’autres sources. À l’occasion de ce tragique anniversaire, un cortège silencieux a traversé les deux camps comme chaque années. De même, quatre convois organisés par les militants pour les droits de l’homme ont tenté de gagner la Bande de Gaza, en tant que terre palestinienne isolée du monde par l’embargo d’Israël, exactement comme Sabra et Chatila lors de ces horribles jours de 1982. (apic/misna/pr)
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