Malgré des débuts difficiles, la visite du pape est acclamée
Londres, 21 septembre 2010 (Apic) Plusieurs médias britanniques considèrent la visite de Benoît XVI en Angleterre et en Ecosse comme un succès, malgré l’opposition des sécularistes et des personnes qui reprochent au pape sa passivité dans les affaires d’abus sexuels perpétrés par des membres du clergé sur des enfants.
Le Premier ministre britannique David Cameron a déclaré le 19 septembre, juste avant le départ du souverain pontife: « Vous transmettez un message non seulement à l’Eglise catholique, mais à chacun de nous, qu’on soit croyant ou pas. »
Selon David Cameron, Benoît XVI a invité « chacun d’entre nous à suivre notre conscience et à nous demander non pas ’à quoi ai-je droit?’, mais ’quelles sont mes responsabilités?’ A nous demander ce que nous pouvons faire non pas pour nous-mêmes, mais ce que nous pouvons faire pour les autres. »
Dans son édition du 20 septembre, le quotidien nord-irlandais « Belfast Telegraph » a indiqué: « Le pape Benoît XVI est reparti du Royaume-Uni vers Rome hier soir après une visite d’Etat de quatre jours qui s’est déroulée bien mieux que prévu. »
« Le succès a dépassé toutes nos espérances », avait déclaré la veille un conseiller du pape aux journalistes à l’aéroport de Birmingham, après la béatification par Benoît XVI du cardinal Newman, au parc Cofton, un événement auquel ont assisté plus de 60’000 personnes.
Le 18 septembre, des milliers de personnes ont défilé à partir de Hyde Park Corner pour rejoindre un rassemblement contre le pape à Downing Street, en portant des bannières sur lesquelles on pouvait lire « le pape protège les prêtes pédophiles » et « le pape a tort – utilisez le préservatif ». La manifestation était soutenue par l’Association humaniste britannique et la Société séculière nationale, ainsi que d’autres organisations.
« Cette visite fut bien plus réussie que tout ce que la hiérarchie catholique romaine avait osé espérer », pouvait-on lire dans l’éditorial du quotidien « Daily Mail » le 20 septembre. « La foule était bien plus nombreuse que prévue, si ce n’est aussi importante que lorsque le charismatique pape Jean-Paul II était venu dans ce pays il y a 28 ans. »
La correspondante de la rubrique religion du journal The Times, Ruth Gledhill, a écrit: « Ils ont été frappés par le succès de cette visite; toutes les attentes vis-à-vis de l’intérêt que susciterait le pape personnellement et son message ont été dépassées. » Elle ajoute: « A de nombreux égards, cette visite n’aurait pas pu mieux se passer. Elle a révélé un rapprochement nouveau et inattendu entre l’Eglise d’Angleterre et l’Eglise catholique romaine, séparées par un fossé historique. »
Plusieurs commentateurs ont été surpris par l’enthousiasme suscité par le souverain pontife, 83 ans, chez certains adolescents.
Le journal Guardian a cependant indiqué dans son éditorial du 20 septembre: « Les choses avaient pris une mauvaise tournure lorsque l’ancien conseiller principal du pape, le cardinal Walter Kasper, a suggéré qu’atterrir à Heathrow signifiait atterrir dans un endroit devenu le tiers monde à cause du multiculturalisme. Il a aussitôt défait sa valise, mais son patron a poursuivi en établissant un lien entre les atrocités commises par les Nazis et leur manque de foi, et en encourageant des discussions idiotes sur le danger que représentent les athées pour Noël.
L’édito ajoute: « Si le pape n’a fait grand-chose en faveur de la réconciliation, ses opposants militants non plus. Les milliers de personnes qui ont défilé dans les rues de Londres en scandant « sa place est en prison » ne voient sans doute pas de lien entre eux et les foules antipapistes du passé, mais tous omettent d’accorder à une foi sincère le respect qui lui est dû. » (apic/eni/js)
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