Colombo : Une congrégation religieuse catholique a ouvert un bureau des mariages au Sri Lanka

Les sœurs aident les candidats à trouver chaussure à leur pied

Colombo, 8 octobre 2010 (Apic) Selon l’agence de presse Eglises d’Asie, une congrégation religieuse catholique a ouvert un bureau des mariages au Sri Lanka. Elle a pour objectif d’aider les prétendants dans un pays où les mariages arrangés sont la norme.

Si avec le développement de l’économie, les agences matrimoniales ont fleuri au Sri Lanka, elles ne font malheureusement pas toutes preuve du même sérieux. Des risques réels d’escroqueries menacent les personnes lorsque l’identité de leurs prétendants n’est pas confirmée. Eglises d’Asie relate l’histoire d’une jeune femme qui, sous la pression de son soupirant rencontré par l’entremise d’une agence, a remis bijoux et argent pour la construction de leur maison future. Ce dernier s’étant envolé, la jeune femme ne bénéficie d’aucun recours possible. La police ne donne en effet pas suite à ce type de plaintes, le plus souvent faute d’éléments d’information suffisants pour retrouver les soi-disant prétendants.

C’est pour éviter ces expériences malheureuses que les sœurs de la Congrégation de la Sainte Famille à Colombo ont mis sur pied un bureau catholique des mariages. Rattaché à la paroisse de Fatima, le bureau aide les familles à trouver le conjoint qui conviendra à leur enfant. Soeur Marie Matilda, responsable du Holy Family Marriage Bureau, indique que le travail du bureau est de se montrer très rigoureux dans l’examen des motivations des familles qui viennent lui demander de l’aide. « Nous ne donnons jamais les noms des jeunes femmes et des jeunes hommes qui nous sont confiés tant que nous ne sommes pas sûres de l’identité des prétendants que nous pouvons proposer », précise-t-elle. Une tâche rendue plus difficile par les bouleversements qu’ont causé ou causent les traditions, la guerre, les migrations ou encore le chômage, explique-t-elle à l’agence Ucanews.

Ouvert en 2004, le Holy Family Marriage Bureau accepte les demandes en vue d’un mariage de tous et toutes, quelle que soit leur religion, à la condition que les prétendants des deux sexes soient âgés de 20 ans et plus. Les coordonnées, profils et photographies sont conservés de manière strictement confidentielle et le travail du bureau n’est facturé qu’à un coût minimum (100 roupies soit 64 centimes d’euro). En moyenne, les religieuses sont en mesure d’organiser 75 rencontres par mois, et la plupart d’entre elles se concluent par un mariage en bonne et due forme.

Les mariages au Sri Lanka

Si les mariages d’amour existent au Sri Lanka, la société les tient pour dangereux. Une jeune femme qui se marierait par amour sans avoir fait valider son choix par ses proches serait considérée comme ayant un caractère incontrôlable et ferait honte à sa famille. C’est dire si la plupart des mariages sont des mariages arrangés, au sens où ce n’est pas le ou la futur(e) marié(e) qui décide seul(e) du choix de son conjoint, mais également ses parents, éventuellement aidés d’une entremetteuse.

Selon Soeur Marie Matilda, il est vain de penser qu’une jeune femme puisse au Sri Lanka se marier contre la volonté de ses parents ou sans respecter les usages sociaux. Une autre religieuse active au bureau des mariages, Sœur P. M. Freeda, précise que le système de la dot, bien présent, fait peser une lourde charge sur les familles et amène celles-ci à repousser un mariage. « Et ce sont les jeunes femmes qui en souffrent le plus », ajoute-t-elle.

Saraswathi Naganathan, médecin de profession, de religion hindoue et militant des droits de l’homme, explique que les contraintes sont telles qu’« une jeune femme arrivée à l’âge du mariage est perçue comme un poids, pour peu que ses parents soient soumis aux obligations liées à la religion, à l’appartenance ethnique, à la langue, à la caste et à la culture ». (apic/eda/amc)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/les-soeurs-aident-les-candidats-a-trouver-chaussure-a-leur-pied/