Rome: Journée de réflexion des cardinaux du monde entier
Rome, 19 novembre 2010 (Apic) Lors de leur journée de réflexion, le 19 novembre 2010 au Vatican, quelque 140 cardinaux du monde entier réunis autour du pape pour un consistoire extraordinaire ont évoqué la « dictature du relativisme et la christianophobie ambiantes ». L’assemblée a notamment travaillé sur les thèmes de la situation de liberté religieuse dans le monde et la liturgie dans la vie de l’Eglise aujourd’hui, rapporte l’agence vaticane IMEDIA.
A l’ouverture de cette rencontre à huis clos, dans la Salle du Synode, Benoît XVI s’est inquiété de la laïcisation accélérée des sociétés occidentales qui risque de « détruire la liberté religieuse en se proposant comme une vraie dictature ». « Nous nous trouvons dans un moment difficile pour la liberté d’annoncer la vérité de l’Evangile et les grands acquis de la culture chrétienne », a souligné le pape.
Le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone a pour sa part dressé un panorama des « tentatives actuelles de limiter la liberté des chrétiens dans diverses parties du monde, y compris dans les pays occidentaux avec le processus de sécularisation et des tentatives de marginalisation des valeurs spirituelles dans la vie sociale ».
Contrairement à ce que beaucoup d’observateurs attendaient, le pape n’a pas réitéré ses préoccupations pour les chrétiens d’Irak ou du Pakistan, préférant centrer ses propos sur la liberté religieuse en Occident. Tout en évoquant les « discriminations » contre l’ensemble des religions et « l’antisémitisme » en particulier, Mgr Bertone a pour sa part fait état d’une véritable « christianophobie », a rapporté le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, à IMEDIA.
Dans son exposé, le cardinal Bertone a aussi parlé de la liberté religieuse dans les pays musulmans, en rappelant les conclusions du récent synode sur le Moyen-Orient. Il a souligné « le grand engagement » du Vatican auprès des Etats et des Nations Unies « pour le respect de la liberté des croyants ».
Au cours de la matinée, le cardinal Antonio Cañizares Llovera, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a exposé devant ses pairs l’importance de la prière liturgique dans la vie de l’Eglise et rappelé la nécessité de respecter la discipline liturgique. Le cardinal espagnol a aussi insisté sur l’importance de l’application du « Motu proprio Summorum Pontificum » de Benoît XVI, datant de juillet 2007 et libéralisant la messe selon les livres liturgiques préconciliaires.
Dix-huit cardinaux ont aussi pris la parole, dont le Français Roger Etchegaray, qui parlé des « volcans antireligieux qui s’ouvrent à travers le monde », rapporte l’archevêque de Bordeaux. Le cardinal Etchegaray a souhaité que l’Eglise catholique puisse faire face à cette situation grâce au souffle de l’Esprit.
Plusieurs autres cardinaux venus du Brésil, du Mexique, d’Egypte, d’Allemagne ou d’Ukraine se sont exprimés. Certains sont revenus sur les difficultés rencontrées par l’Eglise dans sa défense des valeurs fondamentales et du droit naturel, comme la vie et la famille. Il a aussi été question du dialogue interreligieux, avec l’islam tout particulièrement.
En fin d’après-midi, les cardinaux devaient écouter plusieurs interventions de haut-prélats de la curie romaine sur trois questions délicates: le 10e anniversaire de l’Instruction « Dominus Iesus » sur l’unicité et l’universalité salvifique du Christ et de l’Eglise, la réponse de l’Eglise aux affaires d’abus sexuels, et l’application de la Constitution « Anglicanorum coetibus » qui, depuis novembre 2009, permet aux anglicans désorientés par les positions de plus en plus libérales de leur Eglise d’entrer dans le giron de Rome. (apic/imedia/ami/nd)
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