Qui est le prédicateur de la Maison pontificale?
Rome, 3 décembre 2010 (Apic) Chaque année, pendant les temps liturgiques de l’avent et du carême, le prédicateur de la Maison pontificale, le père capucin Raniero Cantalamessa, prêche devant Benoît XVI et les responsables de la curie romaine. Pour l’avent 2010, ces prédications, dans la chapelle Redemptoris Mater du Palais apostolique, ont lieu les vendredis 3, 10 et 17 décembre. Prédicateur apostolique depuis 1980, le Père Cantalamessa est une figure atypique au sein de la curie et un orateur particulièrement doué.
Raniero Cantalamessa est né le 22 juillet 1934 à Ascoli Piceno, dans les Marches (Italie). Ordonné prêtre en 1958 dans l’ordre franciscain des capucins, il est titulaire d’un doctorat en théologie et en lettres. Professeur d’histoire des origines chrétiennes et directeur du département des sciences religieuses de l’Université catholique de Milan, le père Cantalamessa est également membre de la Commission théologique internationale de 1975 à 1981.
En 1980, il quitte le monde universitaire pour devenir le prédicateur de la Maison pontificale. A ce titre, outre les prédications de l’avent et du carême, le père Cantalamessa est chargé chaque année de prononcer l’homélie lors de la liturgie du Vendredi saint, dans la basilique Saint-Pierre, en présence du pape.
Raniero Cantalamessa est l’auteur de nombreux livres traduits dans une quinzaine de langues, dont plusieurs proposent le contenu de ses prédications au Vatican. Historien et théologien, il anime par ailleurs chaque semaine depuis 1995 un programme sur l’évangile du dimanche sur la télévision italienne RAI.
Avec sa bure marron, son sourire et sa barbe blanche, le prêtre capucin est aussi connu pour ses fortes prises de position, parfois en lien avec l’actualité du moment. Ainsi, en 2006, lors de l’office du Vendredi saint, il s’en était pris avec force aux écrits pseudos historiques sur Jésus-Christ alors que venait de sortir le film tiré du roman à succès Da Vinci Code. «Le Christ est toujours vendu, soutenait-il alors, non plus par les chefs du Sanhédrin pour trente pièces, mais par des éditeurs et des libraires pour des milliards».
Un an auparavant, le prédicateur de la Maison pontificale avait déjà regretté l’existence de romans, de films et de spectacles «où l’on manipule à souhait la figure du Christ sur la découverte de documents fantasmatiques et inexistants».
Plus récemment, le Vendredi saint 2010, alors que la Pâque juive tombait la même semaine que la Pâque chrétienne, le Père Cantalamessa avait lu la lettre d’un ami juif italien qui faisait le parallèle entre certains aspects de l’antisémitisme et les attaques incessantes contre l’Eglise et le pape, notamment concernant les cas de pédophilie au sein du clergé. Suite à ces paroles controversées, le capucin avait présenté des excuses.
Le prédicateur de la Maison pontificale est une entité de la curie romaine. Il est le seul autorisé à prêcher devant le pape. Créé par Paul IV (1555-1559) en 1555, ce rôle d’abord confié à divers ordres religieux revient aux capucins depuis Benoît XIV (1740-1758). (apic/imedia/jf/bb)
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