France: L’ACAT-France présente son rapport 2010
Paris, 9 décembre 2010 (Apic) L’ACAT-France publie son premier rapport sur la torture, intitulé « Un monde tortionnaire ». L’association tire un constat alarmant: bien que condamnée par les « grands principes » universels, la torture est encore pratiquée dans plus de la moitié des pays du monde.
Le rapport 2010 a pour objectif de « connaître la réalité de la torture, ses causes et ses conséquences et ses invariants les plus significatifs ». Outil de référence et de sensibilisation alliant le factuel à l’analyse, le rapport 2010 pose de nombreuses questions difficiles, voire dérangeantes: Comment se manifeste la torture en détention? Quelle vision nous en donne-t-on dans les médias? Quelle est la position de la nouvelle administration américaine face à la torture? Quelles en sont les séquelles psychologiques? Existe-t-il un lien entre médecine et torture? Quels sont les mécanismes de la soumission?
En réponse, près de 400 pages. Mais surtout 22 « fiches pays » décrivant les situations nationales à travers le monde et plusieurs thèmes spécifiques (*), traités par des spécialistes.
Les 22 « fiches-pays » constituent la première partie du rapport. Après une brève introduction du contexte social et politique, le rapport présente la torture telle qu’elle se pratique dans chacun de ces pays. Les catégories de population qui en sont plus particulièrement victimes, les bourreaux et leurs objectifs, les méthodes utilisées et les conditions de détention sont décrites successivement. Du Mexique au Bangladesh, de l’Érythrée à la Russie ou à la Tunisie, les pratiques sont homogènes: les tortionnaires se ressemblent, leurs méthodes et leurs objectifs sont identiques et les victimes toujours semblables, selon un communiqué diffusé par l’ACAT-France.
La deuxième partie du rapport approfondit des thèmes spécifiques. Il en est ainsi de l’étude « Obama et la torture », réalisée par Chuck Frager, directeur du Centre quaker de Fayetteville (USA). Qu’en est-il de la torture depuis l’élection de Barak Obama? « Peut mieux faire » répond Chuck Frager. « Certes, le nouveau président a autorisé la publication de certains mémos et interdit les pratiques tortionnaires dans toutes les agences gouvernementales, mais c’est à peu près tout », relate le communiqué. « Guantanamo est toujours opérationnel, l’ouverture de procédures judiciaires contre les tortionnaires et leurs donneurs d’ordre n’est pas à l’ordre du jour. Quant à l’effectivité de l’interdiction de la torture, l’impunité, l’usage du « secret défense » et la poursuite du recours intensif aux sociétés privées de sécurité laissent subsister de nombreux doutes, notamment sur les théâtres d’Irak et d’Afghanistan. »
Un document qui s’adresse d’abord à toute personne intéressée à connaître la réalité de la torture et des mécanismes qui y conduisent. Ensuite aux chercheurs en sciences humaines et sociales et aux militants des droits de l’homme, soucieux d’actualiser leurs connaissances pour mener un combat toujours plus efficace. Enfin, aux chrétiens, « à ces hommes et à ces femmes pour lesquels l’épreuve de la Passion du Christ, supplicié jusqu’à sa mort sur la croix, nourrit le rejet d’un pareil traitement infligé à un être humain. »
(*) Prisons et torture, Obama et la torture, La torture ordinaire en Tunisie, Les écrans de la torture, Les séquelles psychologiques de la torture, Torture et médecine, Autour du principe de soumission à l’autorité. (apic/com/amc)
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