Belgique: Conférence Internationale Catholique du Scoutisme (030890)
Wégimont (B), 3août(APIC) N’y aurait-il pas un nouvel apprentissage de la
fidélité à proposer aux jeunes ? C’est la suggestion qu’a faite le Dominicain anglais Timothy Radcliffe, professeur à l’Université d’Oxford, aux
quelque 150 participants à la Conférence Internationale Catholique du Scoutisme (CICS), réunis au domaine de Wégimont, dans la province de Liège, du
29 juillet au 5 août. En effet, depuis la fondation du scoutisme par BadenPowell en 1908, un scout est quelqu’un qui donne sa parole et qui la tient.
Or, cette fidélité ne va plus de soi dans une culture moderne, où le sens
de l’histoire se perd au profit de l’exaltation du moment présent.
« Les moments fondamentaux de notre vie sont marqués par des promesses »,
a rappelé le père Radcliffe en ouvrant les travaux de la journée du 31
juillet. « Nous ne pouvons savoir ce que les promesses signifient qu’en nous
insérant dans une histoire. Baden-Powell avait fort bien compris l’importance des récits d’aventure. Il y a, en effet, une relation étroite entre
faire des promesses, être fidèle et vivre des aventures ».
Au-delà des échecs
La promesse scoute, pas plus que d’autres, n’est à l’abri des échecs.
Mais c’est par la fidélité à une histoire que l’on reçoit que ces échecs
peuvent être surmontés, insiste le Père Radcliffe, se référant à l’expérience des premiers chrétiens qui, dès le début, ont été confrontés à la
question suivante: « Quelle histoire pourrait donner sens à votre échec, à
votre infidélité, à votre trahison ? »
« La fidélité, poursuit le religieux dominicain, c’est accepter de
trouver la signification de sa vie dans une aventure. On ne sait pas où
cette aventure peut conduire. Mais le christianisme propose une histoire
très étonnante: l’histoire d’un Dieu totalement nouveau, qui ouvre les
tombeaux, l’emporte sur la mort et met tout sens dessus dessous. C’est le
Dieu des surprises, celui qui fait toutes choses nouvelles. Et ceci
transforme la perception de ce que signifie être fidèle ».
« Nous osons faire des promesses, ajoute le Père Radcliffe, parce que
nous croyons en un Dieu qui nous conduira au-delà de toute défaite, même la
mort. Nous promettons de ne pas nous accrocher à nos échecs et de ne pas
les considérer comme absolus ». La liturgie ne vient-elle pas rappeler aux
fidèles, tout au long de l’année, « qu’ils sont pris dans une aventure qui
les conduit à un Royaume qu’ils ne peuvent imaginer »?
Au service de l’impossible
Autre valeur à redécouvrir: le service. Le Dominicain anglais reconnaît
que le service dégénère quelquefois en paternalisme ou en mise sous contrôle. Or, insiste-t-il, « le début du service, c’est l’attention à l’autre
pour ce qu’il est ». « Si notre Dieu est le Dieu des surprises, nous ne pouvons l’honorer qu’en nous laissant étonner. Nous ne pouvons servir les hommes qu’en les laissant nous surprendre(…), en voyant en quoi ils sont
différents de nos attentes ». Le père Timothy Radcliffe propose dès lors le
test suivant pour tout service chrétien: « Permet-il aux gens que l’on prétend servir de faire ce qu’ils n’auraient jamais cru possible auparavant » ?
Et le religieux ajoute: « le Dieu des surprises est le Dieu qui donne aux
petits, aux faibles, aux moins instruits le pouvoir de réaliser des choses
inimaginables ».
Tous les travaux de cette journée ont été imprégnés par cette réflexion
sur la fidélité et le service. Dans la soirée, les participants se sont
rendus à Bruxelles, où ils ont visité l’hôtel de Ville. Ils ont été reçus
par les autorités locales et régionales. (apic/cip/gar)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/belgique-conference-internationale-catholique-du-scoutisme-030890/