Orselina, 5 janvier 2011 (Apic) La restauration du sanctuaire de la Madonna del Sasso à Orselina, initiée au milieu de l’année 2009, a permis de découvrir des œuvres précieuses du 16e. Sous les peintures du 19e se trouvaient une scène des noces de Cana et une représentation du supplice de saint Erasme, apprend-on dans le « Giornale del Popolo » du 5 janvier.

Découvertes importantes à la Madonna del Sasso. Durant la campagne de restauration en cours au sanctuaire d’Orselina, une série de fresques – dont on supputait l’existence – ont à nouveau vu le jour. La nouvelle est révélée dans le dernier numéro du « Messaggero », revue éditée par les frères capucins, gardiens du sanctuaire.

Une peinture en cache une autre

Les spécialistes ont restauré des décorations picturales des murs de la nef, du chœur et de la coupole de l’église de l’Annonciation. Interrogé par le « Giornale del Popolo », frère Agostino del Pietro – gardien du sanctuaire – a déclaré que « cette intervention a fait apparaître des fresques dont on était sans nouvelles, ou mieux, on supposait que sous les peintures du 19e siècle, il y aurait des peintures plus anciennes, mais il n’y avait aucune certitude. Cela n’a pas été facile de déchiffrer les sujets représentés. Dans la paroi nord de la nef se détache une scène monumentale des noces de Cana, et dans les deux niches des autels latéraux, on trouve une fresque de sainte Catherine avec la Vierge d’un côté, et de l’autre une représentation du supplice de saint Erasme, un sujet plutôt rare ».

Prochainement, le bureau des biens culturels du canton dévoilera, lors d’une conférence de presse, les nouvelles fresques et l’édifice restauré. L’achèvement des travaux est prévu pour la fin novembre 2011. (apic/ggc)

La fondation de la Madonna del Sasso remonte à une apparition de la Vierge au moine franciscain Bartolomeo d’Ivrea, de Locarno, dans la nuit de l’Assomption, du 14 au 15 août 1480. Moine du couvent San Francesco de Locarno, Bartolomeo était venu vivre sur le Sasso della Rocca, où il a d’abord érigé un ermitage et deux petites chapelles. Puis de cette apparition est née l’idée de construire le sanctuaire. Il s’est inspiré du Mont Sacré, érigé en 1481 à Varallo dans le Piémont, pour construire une série de chapelles qui illustrent les stations de la vie et de la passion du Christ. Peu d’entre elles sont encore conservées aujourd’hui.

Le lieu de pèlerinage a connu une histoire mouvementée. Si le 16e siècle vit un déclin, le 17e siècle connaît l’apogée du sanctuaire. Une nouvelle crise apparaît au début du 19e siècle, dans la mouvance de la sécularisation et de la révolution culturelle de 1848. La propriété est confisquée par l’Etat et la communauté franciscaines établie est expulsée. L’administration du lieu de pèlerinage est ensuite confiée à l’Ordre des capucins. La Madonna del Sasso devient alors un lieu de pèlerinage d’importance suprarégionale et internationale. Le Sanctuaire, consacré par l’évêque Aurelio Bacciarini (1917-1935) à la Sainte patronne du Tessin, joue un rôle toujours plus important dans la vie religieuse de la population. En 1918, l’église obtient le rang de basilique mineure. En 1949, l’effigie de la Madone est portée en procession dans tout le Tessin. Encore aujourd’hui, des dizaines de milliers de pèlerins viennent chaque année d’Italie, de Suisse, d’Autriche, d’Allemagne, mais aussi des Etats-Unis. La fête de Madonna del Sasso est célébrée le 1er septembre. (apic/giornale del popolo/mv/ggc)

Tessin: Découverte de fresques du 16e siècle à la Madonna del Sasso

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