Rome: Le cardinal Camillo Ruini fêtera bientôt ses 80 ans

Homme d’influence de l’Eglise italienne

Rome, 17 février 2011 (Apic) Le cardinal italien Camillo Ruini, qui a cumulé les charges de président de la Conférence épiscopale italienne (CEI) et de vicaire de Rome pendant plus de 15 années, fêtera ses 80 ans, le 19 février 2011. Celui que les Italiens appellent le ’cardinal subtil’ pour son habileté politique ne fera plus partie des cardinaux électeurs en cas de conclave.

Né le 19 février 1931 à Sassuolo, dans la province de Modène, Camillo Ruini a fait ses études de philosophie et de théologie à Rome, à l’Université pontificale grégorienne. Ordonné prêtre le 8 décembre 1954, pour le diocèse de Reggio Emilia, il a enseigné la philosophie, de 1957 à 1968, avant d’être professeur de théologie à Bologne, de 1968 à 1986. En mai 1983, il est nommé évêque auxiliaire du diocèse de Reggio Emilia et Guastella, recevant l’ordination épiscopale un mois plus tard, le 29 juin.

En 1985, comme vice-président du Comité préparatoire du rassemblement ecclésial de Lorette, il a contribué à la réalisation de cette rencontre, véritable référence dans le dialogue entre l’Eglise et la société italienne. La même année, il a été élu membre de la Commission épiscopale italienne pour l’éducation catholique, la culture et l’école.

Si le cardinal Ruini a laissé sa place au cardinal Angelo Bagnasco en mars 2007, il fait toujours figure de référence pour la curie romaine et son influence au sein de la classe politique italienne est restée intacte.

Le 19 février, le collège cardinalice comptera 117 électeurs sur 201 membres au total.

Double charge

En 1986, Jean Paul II l’a nommé secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne, puis, en 1991, président de la CEI – qui représente le 3e plus grand épiscopat du monde après celui des Etats-Unis et celui du Brésil. Quelques jours plus tôt, le pape l’avait aussi nommé vicaire général de Rome – diocèse qui compte 2,8 millions de fidèles pour 336 paroisses -, suite à la démission du cardinal Ugo Poletti. Jean Paul II l’a créé cardinal en juin 1991.

En mars 2006, le 3e mandat du cardinal Ruini à la tête de l’Eglise en Italie est arrivé à échéance; le prélat fêtait ses 75 ans, âge de la retraite canonique. Il est cependant resté à la tête des 226 évêques italiens jusqu’au 7 mars 2007, lorsque Benoît XVI a officiellement accepté sa démission au profit de Mgr Angelo Bagnasco. A cette occasion, le pape allemand a exprimé sa vive reconnaissance au ’cardinal subtil’. Un an plus tard, en juin 2008, le cardinal Ruini a quitté ses fonctions de vicaire général de Rome. Ce même mois, le diocèse de Rome a fêté en grande pompe le 25e anniversaire de son ordination épiscopale.

Un ’retraité’ encore actif

En 2010, le prélat a reçu une nouvelle marque d’estime de la part du pape, qui lui a confié le soin de rédiger les traditionnelles méditations du Chemin de croix du Vendredi Saint au Colisée. Benoît XVI lui a également remis les rênes de la Commission internationale, créée en mars 2010, afin d’enquêter sur les apparitions de la Vierge à Medjugorje (Bosnie-Herzégovine). Le cardinal Ruini est aussi à la tête du Comité scientifique de la ’Fondation vaticane Joseph Ratzinger’, dont l’un des objectifs est de décerner un prix aux meilleurs étudiants en théologie. Par ailleurs, on ne compte plus le nombre de conférences auxquelles le cardinal italien a participé, suscitant toujours l’intérêt des médias italiens.

Pendant 16 ans, le cardinal Ruini n’a cessé de réorganiser la conférence épiscopale italienne, pour lui donner le maximum d’efficacité. Le poids de cette double responsabilité – président de la CEI et vicaire de Rome – ne l’a pas effrayé. Il a notamment lancé la mission de préparation du Jubilé de l’an 2000 dans la ville de Rome, avec des missionnaires faisant du porte-à-porte.

Il a aussi organisé de larges débats sur des thèmes brûlants, avec des cardinaux comme Joseph Ratzinger ou Jean-Marie Lustiger. A partir du congrès de Palerme en 1995, il a engagé l’Eglise en Italie dans un « projet culturel », visant à évangéliser la culture, et qui a fait poursuivre la bataille pour la « parité » des écoles. Son attention au rapport entre Eglise et culture contemporaine a été particulièrement remarquée. Il est considéré par beaucoup comme une personnalité de grande valeur.

Animal politique

Homme pragmatique doué de flair politique, le cardinal Ruini a su s’adapter aux différentes situations socio-politiques qu’a connues l’Italie ces dernières années.

Sa voix s’est très régulièrement fait entendre dans les débats italiens, créant parfois des polémiques sur l’ingérence de l’Eglise dans la vie publique. En juin 2005, le cardinal a encouragé les Italiens à s’abstenir lors d’un référendum sur la question de la procréation médicalement assistée. La très forte abstention a ensuite invalidé le scrutin référendaire. En 2007, l’ancien président de la CEI a émis de vives critiques à l’égard de l’adoption d’un projet de loi gouvernemental concernant les droits des concubins. (apic/imedia/ggc)

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