335 civils et prisonniers de guerre massacrés par les Nazis en 1944
Rome, 22 mars 2011 (Apic) Benoît XVI se rendra dimanche prochain 27 mars au mémorial des « Fosses ardéatines », au sud de Rome, 67 ans après le massacre de 335 civils et prisonniers de guerre italiens perpétré par les troupes nazies, le 24 mars 1944. Lors de cette visite, en présence du Grand rabbin de Rome, le pape allemand rendra un nouvel hommage aux victimes du IIIème Reich, comme il l’a fait à plusieurs reprises depuis le début de son pontificat.
Le pape a ainsi répondu positivement à la demande émise par l’Association nationale des familles italiennes des martyrs morts pour la liberté de la patrie (Anfim). En se rendant aux Fosses ardéatines, il suivra les traces de deux de ses prédécesseurs. En 1965, Paul VI avait été le premier pape à se rendre à ce mémorial. Il a été imité par Jean Paul II en 1982.
Benoît XVI se rendra ainsi à 10h au mémorial inauguré en 1949 à l’emplacement même où eut lieu le massacre, dans des anciennes carrières de pouzzolane, une roche volcanique, situées le long de la Via Ardeatina, une voie romaine qui part du sud de Rome en direction de la ville d’Ardea.
Ce lieu commémore l’un des épisodes les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale en Italie. Le 23 mars 1944, une attaque des partisans italiens contre la 11e compagnie d’un bataillon nazi, via Rasella, dans le centre historique de Rome, a entraîné la mort de 32 militaires allemands ainsi que de 2 civils. Adolf Hitler ordonna des représailles, avec pour consigne de tuer 10 Italiens pour chaque Allemand mort. Le lendemain, aux Fosses ardéatines, les nazis fusillèrent 335 Italiens, partisans communistes et démocrates-chrétiens, catholiques et juifs raflés dans le ghetto de Rome. Ils firent ensuite exploser ces carrières afin de dissimuler les corps des victimes sous terre.
Le pape sera accueilli au mémorial par le cardinal vicaire de Rome Agostino Vallini, mais aussi par le cardinal italien Andrea Cordero di Montezemolo, dont le père a été l’une des victimes du massacre perpétré par les nazis. Le Grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, sera également présent.
Parmi les autorités militaires, seront présents le général Vittorio Barbato, commissaire général pour les honneurs aux soldats morts pour la patrie, et le capitaine Francesco Sardone, directeur du mémorial. L’Association nationale des familles italiennes des martyrs morts pour la liberté de la patrie sera représentée par sa présidente, Rosina Stame.
Après avoir déposé un panier de fleurs devant la plaque commémorant le massacre de mars 1944, Benoît XVI traversera les grottes et se rendra à l’intérieur du mausolée, où il se recueillera, en prière, devant les tombes. Dans cet édifice à l’architecture dépouillée et volontairement oppressante, dont le plafond bas consiste en une immense dalle de béton, le pape récitera une prière. Il sera imité par le Grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, qui récitera un psaume. Parmi les victimes, on compte 75 juifs. Puis, à l’extérieur du mémorial, Benoît XVI adressera quelques mots aux membres des familles des victimes présents sur place.
Ce n’est pas la première fois que le pape allemand décide de se rendre dans un lieu qui symbolise la violence allemande pendant la Seconde guerre mondiale. Le 28 mai 2006, il avait visité les camps de concentration nazis d’Auschwitz et de Birkenau, en Pologne. Le 7 septembre 2007, lors de son voyage en Autriche, Benoît XVI s’était recueilli devant le mémorial des victimes de la shoah sur la « Judenplatz » de Vienne. Le 24 mai 2009, le pape avait effectué une visite dans la région de Cassino, au sud de la capitale italienne, théâtre d’affrontements sanglants entre les Alliés et les forces allemandes. Le 17 janvier 2010, il s’était rendu dans le Ghetto de Rome, à l’endroit même où, le 16 octobre 1943, plusieurs centaines de soldats allemands capturèrent plus d’un millier de juifs pour les déporter vers Auschwitz.
Un mois seulement après avoir été élu pape, le 19 mai 2005, Benoît XVI évoquait le nazisme pour la première fois. « La condamnation commune et sincère du nazisme, comme du communisme athée, doit être pour tous un engagement à construire sur le pardon la réconciliation et la paix », avait-il affirmé à l’issue de la projection publique d’un film sur Jean Paul II, au Vatican. (apic/imedia/cp/be)
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