Fribourg: Création de l’ »Institution de santé pour religieuses et religieux Fribourg » (ISRF)
Fribourg, 18 avril 2011 (Apic) Soulagement au sein des congrégations religieuses. Une injustice est désormais réparée. Depuis 2011, les caisses maladie devraient prendre en charge les soins prodigués aux cas lourds, alors qu’auparavant, les congrégations assumaient seules la totalité des charges liées aux soins des religieuses et religieux âgés. Portrait et historique de l’ »Institution de santé pour religieuses et religieux Fribourg » (ISRF).
Le but de l’ISRF est d’accueillir et de soigner les Sœurs et Frères âgés, en situation de dépendance, en respectant leur état de vie et dans un climat auquel ils peuvent prétendre. Pour 2011, le canton a reconnu 50 lits long séjour pour les cas lourds, et 20 lits supplémentaires le seront d’ici à 2015. Ensuite, leur nombre diminuera, tenant compte de la baisse des effectifs au sein des congrégations. Ces lits sont répartis en 3 unités de soins: Ingenbohl (chemin des Kybourg 20, Fribourg), Œuvre de Saint Paul (Bd de Pérolles 44, Fribourg) et Sainte Ursule (rue de Lausanne 92, Fribourg).
66 chambres individuelles sont mises à la disposition, y compris pour des cas plus légers non pris en charge par les caisses maladie. 60 résidents, 58 femmes et 2 hommes, les occupent. Les pouvoirs publics interviennent uniquement pour les soins fournis aux cas lourds. Le traitement est désormais le même pour tous. Les religieuses et religieux devraient bénéficier des prestations de l’assurance obligatoire des soins, au même titre que les laïcs.
Il s’agit d’une « reconnaissance pour tout le travail accompli par les congrégations en faveur de la société ». Ainsi s’est exprimée la directrice de la santé et des affaires sociales, Anne-Claude Demierre, lors de la présentation le 16 avril du rapport final sur la planification des soins de longue durée. Avec le vieillissement des communautés, les religieuses et religieux peuvent difficilement soigner leurs aînés.
Sur environ 520 religieuses et 120 religieux dans le canton de Fribourg (statistiques 2010), la moyenne d’âge est de 79 ans pour les religieuses et 75 ans pour les religieux. Jusqu’à décembre 2010, les congrégations sont soit contraintes de recourir aux EMS (5 à 10 personnes actuellement), dont la pension est à leur charge; soit de garder les personnes en communauté (environ 65 cas de dépendance lourde et 200 de dépendance moyenne), où aucune compensation n’est fournie pour les soins.
Plusieurs questions se posent: Comment soigner les Sœurs et Frères aînés, en respectant l’état de vie dans lequel ils se sont engagés? Comment faire face aux coûts des soins et obtenir les mêmes prestations financières que les laïcs? Comment répondre aux exigences des lois en vigueur? C’est pour faire face à ces défis que l’ISRF est constitué, le 14 juillet 2010. Les trois unités de soin espèrent s’ouvrir encore davantage aux aînés à charge des autres communautés.
« Dans l’immédiat, c’est une bonne étape. Car on a pris en compte ce qui a été fait. Pour nous, il s’agit de la survie de l’institution », confie à l’Apic Sr Anne-Thérèse Wyssmüller, secrétaire de l’ISRF.
Dès 1995, le « Bureau des religieuses du canton de Fribourg » (BRCF) a entrepris de nombreuses démarches, dans le but d’obtenir le droit aux prestations complémentaires (PC) pour les religieuses et religieux qui doivent entrer dans un home, et les rentes d’impotence (RI) pour les personnes en situations de dépendance.
En 2007, une seule entité juridique est créée: l’ »Association des communautés religieuses du canton de Fribourg » (ASCOREF). Parallèlement, un « Groupe de Travail Aînés » (GTA) est constitué.
En octobre 2009, un groupe de « pilotage décisionnel et élargi » prend le relais du GTA, jusqu’à la création de l’ »Institution de santé pour religieuses et religieux Fribourg » (ISRF), en 2010, avec le préavis du médecin cantonal. L’ISRF est érigé en société anonyme (SA) sans but lucratif. Le Conseil d’Administration (CA) est présidé par Me Jean-Christophe a Marca. Les responsables des trois congrégations – Sr Louise-Henri Kolly (Provinciale des Sœurs d’Ingenbohl), Sr Michèle-Dominique Gisiger (Supérieure générale des Sœurs de Saint Paul) et Sr Anne-Véronique Rossi (Supérieure générale des Sœurs Ursulines) – y siègent, ainsi que Sr Anne-Thérèse Wyssmüller comme secrétaire. Dominique Chavannaz (directeur de l’ISRF) et Hubert Schibli (coach et directeur d’un home dans le canton de Berne) participent également aux séances. (apic/com/ggc)
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