Des femmes voilées accompagnent Jésus lors du chemin de croix
Romont (FR), 24 avril 2011 (Apic) Dans la petite ville de Romont, lors du vendredi saint, les croyants peuvent découvrir une tradition remontant au 14e siècle : des pleureuses vêtues de noir accompagnent la procession. Leur visage entièrement recouvert par un tissu, elles portent des coussins rouges sur lesquelles se trouvent les instruments du martyre du christ.
15h, la liturgie du vendredi saint débute dans la collégiale Notre-Dame de l’Assomption. L’église est plein, si bien que les personnes écoutent la lecture de la passion – diffusée par les hauts-parleurs – depuis l’extérieur de l’édifice. Beaucoup d’entre elles portent un appareil photo ou une caméra. Elles sont venues pour les pleureuses.
A la fin de la lecture, dès que les femmes quittent l’Eglise pour former une procession, d’innombrables appareils photos se dressent. Devant marche le christ, lui aussi vêtu de noir de la tête aux pieds. Avec la lourde croix sur l’épaule, il conduit la procession. Les pleureuses lui emboîtent le pas, suivies des servants de messe, du clergé et de l’assistance.
Le chemin de croix fait le tour de l’église. A chaque station, on se remémore les souffrances de Jésus. Malgré l’affluence, c’est presque le silence entre chaque lecture de texte. Les femmes, impressionnantes et presque fantomatiques participent à la solennité de la scène.
Une femme dirige la formation; la mère de Jésus. Derrière, suivent en rangs de trois, douze autres femmes voilées qui représentent, selon la tradition, les femmes anonymes de Jérusalem. Quelques-unes d’entres elles portent un coussin rouge avec une couronne d’épine, un fouet, des clous, un marteau et une lance. Une d’entre elles porte le saint suaire de Véronique.
Depuis le 14e siècle, les pleureuses participent à la représentation de la passion du christ. Au milieu du 18e siècle, cette dernière est remplacée par une procession. Quatorze hommes et jeunes gens accompagnaient alors pieds nus la procession, eux aussi recouverts de noir et portant une croix de bois. On portait une statue représentant le christ souffrant. En 1843, les croix de bois et les vêtements des hommes furent la proie des flammes. Depuis lors, seules les pleureuses prennent part à la procession du vendredi saint. Jusqu’en 1974, on portait encore une statue de la Vierge, remplacée depuis par une femme voilée qui suit Jésus portant la croix.
Après les six stations du chemin de croix, la procession rentre à nouveau dans l’église. Les femmes disparaissent à gauche et à droite, dans l’obscurité du sanctuaire. Deux d’entres elles réapparaitront au cours de la liturgie, portant la croix de bois jusqu’à l’autel. Vers la fin de la célébration, elle sera vénérée par les fidèles.
Comme les femmes à la fin de la procession, les nombreux photographes amateurs ont disparu, avant la fin de la célébration. (apic/am/amc)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/des-femmes-voilees-accompagnent-jesus-lors-du-chemin-de-croix/