«Toute une vie de proximité avec Dieu»

Suisse: Confidences de André Kolly sur Jean Paul II

Lausanne, 28 avril 2011 (Apic) André Kolly, ancien directeur du Centre catholique de radio et télévision (CCRT), commentera la cérémonie de béatification du pape Jean Paul II avec Darius Rochebin, le dimanche 1er mai sur TSR 1 (10h-12h30). Avant son départ pour Rome, Bernard Litzler a recueilli quelques confidences.

Quels souvenirs gardez-vous de Jean Paul II, vous qui l’avez suivi depuis son élection en 1978 jusqu’à son décès en 2005?

André Kolly: Le nom de Karol Wojtyla ne m’était pas inconnu lorsqu’il est apparu à la loggia de Saint-Pierre de Rome, le 16 octobre 1978. Il était le seul cardinal au monde à avoir assisté à Berne à une session du Synode 72, ce qui a été considéré comme un honneur. C’est à cette occasion que j’ai pu le saluer. Profession aidant, j’ai évidemment participé au commentaire de quelques grands événements, en particulier lors de ses trois visites pontificales en Suisse.

Le moment le plus saisissant pour moi a été son improvisation à la fin de la messe d’inauguration de son pontificat, lorsqu’il s’est avancé vers la foule en commentant avec un vrai ’magnétisme spirituel’ la parole d’Evangile: « N’ayez pas peur ».

Je garde aussi d’impressionnantes images de la soirée des JMJ de l’an 2000 à Tor Vergata à Rome: le jeune qui a franchi les lignes de sécurité pour venir parler à l’oreille du vieux pape symbolisait sa capacité d’attention, si personnalisée, qu’elle permettait à deux millions de jeunes de se sentir concernés. Quant à son message, on en retrouve les intuitions et les argumentations fondamentales dans sa première encyclique Le Rédempteur de l’homme. Un texte qui dynamise la foi plus que tous les décrets et motu proprio réunis.

« Santo subito » a demandé la foule le jour de ses obsèques. La béatification est-elle une réponse à cette demande ou serait-elle, selon vous, intervenue de toute façon?

André Kolly: Les banderoles arborées de manière très visible à la messe des funérailles nous avaient surpris, Darius Rochebin et moi. J’avais alors rappelé que les mouvements populaires avaient toujours existé à la mort de grandes figures, mais que l’Eglise catholique avait précisément introduit des procédures sévères pour ne pas faire dépendre de la ferveur du moment la reconnaissance de la sainteté d’un de ses membres, mêmes éminent.

La procédure pour la béatification a été effectivement accélérée, sans doute en surfant sur la vague d’estime manifestée au décès de Jean Paul II. Mais je pense que ce ne sont pas 27 années d’un grand pontificat qui font un saint. Toute sa vie est un incroyable témoignage de proximité avec Dieu, dans la prière et dans ses choix humains. Quant aux actes de gouvernement, ils peuvent toujours être évalués, surtout au regard de l’histoire.

Sur quels points va porter votre commentaire de la célébration de béatification?

André Kolly: L’auditoire est diversifié et ne se limite pas aux catholiques qui ont une grande vénération pour Jean Paul II ou à ceux qui suivent habituellement une messe à la télévision. Pas plus que le mariage de William et Kate ne serait suivi que par des anglicans ou des royalistes! Il s’agit donc de répondre à des questions légitimes de l’auditoire.

Il faut trouver une bonne mesure dans les explications… On est bien obligé de dire ce qu’est une béatification, même si bon nombre de téléspectateurs connaissent bien la personnalité et l’itinéraire de Karol Wojtyla, ainsi que les procédures conduisant à une canonisation. On pourra aussi dire que la date du 1er mai n’a pas été choisie à cause de la Fête du travail ou de saint Joseph, mais parce que Jean Paul II a proclamé le dimanche après Pâques « Dimanche de la Miséricorde ». Encore une intuition spirituelle fondamentale. (apic/ccrt/bl/ggc)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/toute-une-vie-de-proximite-avec-dieu/