«Bienheureux es-tu, bien-aimé pape Jean Paul II, parce que tu as cru»

Rome: Benoît XVI salue la ’force de géant’ de Jean-Paul II

Rome, 1er mai 2011 (Apic) Benoît XVI a salué la « force de géant » de Jean-Paul II, lors de sa béatification le 1er mai 2011, au Vatican. Devant plus d’un million de fidèles réunis à Rome, le souverain pontife a confié que le bienheureux pape polonais a « ouvert la société, la culture, les systèmes politiques et économiques au Christ » et a inversé une « tendance qui pouvait sembler irréversible », rapporte l’agence I.Media.

Benoît XVI a estimé que son prédécesseur a « ouvert la société, la culture, les systèmes politiques et économiques au Christ, en inversant avec une force de géant – force qui lui venait de Dieu – une tendance qui pouvait sembler irréversible ». Ce que le pape polonais « nouvellement élu demandait à tous », il l’a « fait lui-même le premier », a assuré Benoît XVI. Il faisait référence aux propos prononcés par Jean Paul II, le 22 octobre 1978, lors de la messe inaugurale de son pontificat: « N’ayez pas peur! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ! A sa puissance salvatrice ouvrez les frontières des Etats, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement ».

Foi, amour et ourage apostolique

« Ce fils exemplaire de la nation polonaise », a poursuivi le pape allemand, a « aidé les chrétiens du monde entier, par son témoignage de foi, d’amour et de courage apostolique », à « ne pas avoir peur de se dire chrétiens, d’appartenir à l’Eglise, de parler de l’Evangile ». « En un mot, a-t-il ajouté, il nous a aidés à ne pas avoir peur de la vérité, car la vérité est garantie de liberté ».

Selon le souverain pontife, Karol Wojtyla est « monté sur le siège de Pierre en apportant avec lui sa profonde réflexion sur la confrontation, centrée sur l’homme, entre le marxisme et le christianisme ». Au milieu des années 1960, Karol Wojtyla a fait appliquer en Pologne les conclusions du Concile Vatican II (1962-1965). Il a cherché à donner un nouvel élan à l’Eglise face à l’athéisme militant. Il a aussi lutté contre l’influence du marxisme et a dénoncé les erreurs des sociétés capitalistes.

Jean Paul II dans la ’foule des saints’

« Bienheureux es-tu, bien-aimé pape Jean Paul II, parce que tu as cru! Continue – nous t’en prions – de soutenir du Ciel la foi du peuple de Dieu », a lancé Benoît XVI, jugeant que son prédécesseur est « bienheureux pour sa foi, forte et généreuse, apostolique ».

Jean Paul II est le premier pape de l’histoire contemporaine a être béatifié par son successeur immédiat, et en un temps record: 6 ans et 1 mois après son décès. Benoît XVI a rappelé qu’il a voulu, « tout en respectant la réglementation en vigueur de l’Eglise, que sa cause de béatification puisse avancer avec une certaine célérité ». 1 mois seulement après la mort du pape polonais, Benoît XVI a suspendu le délai obligatoire de 5 ans avant l’ouverture de la cause de béatification et de canonisation de son prédécesseur.

« Et voici que le jour tant attendu est arrivé », a lancé Benoît XVI, « il est vite arrivé, car il en a plu ainsi au Seigneur: Jean-Paul II est bienheureux! »

« Aujourd’hui, a poursuivi le pape, son nom s’ajoute à la foule des saints et bienheureux qu’il a proclamés durant les presque 27 ans de son pontificat, rappelant avec force la vocation universelle… à la sainteté ». Jean-Paul II a présidé 147 cérémonies de béatification et 51 cérémonies de canonisation. Il a proclamé au total 1’338 bienheureux, dont 1’036 martyrs, et 482 saints, dont quelque 400 martyrs.

Jean-Paul II, un ’rocher’

Face aux pèlerins, majoritairement Polonais, Italiens, Français ou Espagnols, Benoît XVI a assuré qu’il a été proche de Jean-Paul II et qu’il a pu « vénérer toujours plus sa personne pendant 23 ans », lorsqu’il était à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il a confié que son service a été « soutenu par sa profondeur spirituelle, par la richesse de ses intuitions ». « L’exemple de sa prière m’a toujours frappé et édifié », a poursuivi le souverain pontife. Et de préciser: « il s’immergeait dans la rencontre avec Dieu, même au milieu des multiples obligations de son ministère ».

Le pape s’est encore dit touché par le témoignage de Jean Paul II « dans la souffrance »: « Le Seigneur l’a dépouillé petit à petit de tout, mais il est resté toujours un ’rocher’, comme le Christ l’a voulu ».

Benoît XVI a assuré que la « profonde humilité, enracinée dans son union intime au Christ », a permis à Jean Paul II de « continuer à guider l’Eglise et à donner au monde un message encore plus éloquent, précisément au moment où les forces physiques lui venaient à manquer ».

Improvisant quelques mots au terme de son homélie en italien, le pape a poursuivi: « Tu nous as bénis tant de fois, sur cette place, depuis le Palais apostolique, aujourd’hui nous te prions, Saint Père, bénis-nous ».

Au cours de cette messe de béatification, quelque 800 prêtres ont distribué la communion aux centaines de milliers de pèlerins. Les fidèles se sont serrés place Saint Pierre et Via della Conciliazione, dès l’aube, sous un ciel menaçant. Le soleil a fait son apparition au cours de la messe. (apic/imedia/lb/ggc)

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