Vatican: Visite au siège de la Congrégation pour la doctrine de la foi

ﻫVatican: Visite au siège de la Congrégation pour la doctrine de la foi

Rome, 26 mai 2011 (Apic) Visite de l’imposant Palais du Saint-Office, siège du plus important dicastère de la curie romaine, avec Charles de Pechpeyrou, de l’agence I.MEDIA à Rome. Un reportage au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi, où la marque du cardinal Joseph Ratzinger est encore présente.

Au pied de la basilique Saint-Pierre, à quelques mètres de la salle d’audience du Vatican, se trouve l’imposant Palais du Saint-Office. C’est le siège du plus important dicastère de la curie romaine, la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF). C’est là que de 1981 jusqu’à son élection au trône de Pierre en 2005, on pouvait croiser la route du cardinal Joseph Ratzinger.

Découverte du Saint-Office avec Mgr Riccardo Bollati

En pénétrant au Palais du Saint-Office, le visiteur ne franchira pas la frontière séparant l’Italie du Vatican. L’édifice a pourtant la particularité d’être, à quelques dizaines de mètres près, en dehors du tracé de l’Etat de la Cité du Vatican déterminé en 1929. Une fois franchi l’imposant portail à l’encadrement de travertin richement sculpté, on arrive au cœur du palais, un grand cube aux tons ocre parfaitement entretenu. L’atrium est entouré de deux niveaux de galeries ouvertes, superposées au rez-de-chaussée et au premier étage.

Derrière les frêles colonnes qui soutiennent les galeries, on observe le va-et-vient rapide des prélats travaillant au dicastère – on en compte une trentaine – ou des membres d’autres institutions. Cet édifice, dont l’origine remonte au début du 16e siècle, est aussi le siège de la Commission biblique pontificale et de la Commission théologique internationale, qui dépendent de la CDF, ainsi que de la Commission Ecclesia Dei.

La discrétion est de mise au siège de la CDF, comme l’explique Mgr Riccardo Bollati, un responsable du dicastère, qui se fait guide d’un jour au Saint-Office. Cette discrétion s’explique par le caractère délicat de certains dossiers d’envergure mondiale traités par le dicastère, au premier rang desquels le plan de lutte contre la pédophilie au sein du clergé. Il est donc demandé à tout nouvel employé de la congrégation, comme partout ailleurs au Vatican, de prêter serment et jurer, la main posée sur l’Evangile, de ne rien divulguer de son travail.

Ambiance feutrée

L’ambiance est feutrée, et ce ne sont pas les quelques cardinaux et hauts prélats de la curie romaine habitant dans les étages supérieurs qui troubleraient cette atmosphère studieuse. Le calme du palais est cependant rompu lorsque la messe est célébrée dans la petite chapelle, située au premier étage. Là, au milieu d’un décor baroque, trône, au-dessus de l’autel, un tableau représentant saint Pie V (1566-1572).

La figure de ce pape est très vénérée, à tel point qu’une messe est célébrée en son honneur le 30 avril, jour de sa fête. Lors de la célébration, une coutume instaurée par le cardinal Ratzinger veut que ce soit le dernier arrivant à la CDF qui prononce l’homélie. Un honneur mais aussi une épreuve, en particulier lorsque le dicastère était dirigé par le théologien allemand, un homme humble, mais également d’une intelligence et d’une culture hors du commun, selon Mgr Bollati.

« Lorsque l’on ouvrira les archives de la Congrégation pour la doctrine de la foi regroupant les interventions du cardinal Ratzinger lors des congrégations générales, on aura accès à un autre magistère », renchérit ce responsable. Si le pape a le pouvoir d’autoriser l’accès à ces textes, il n’est certainement pas dans son caractère de briser le délai avant l’ouverture des archives.

Des archives de grande valeur

Du reste, la CDF met un point d’honneur à conserver jalousement ses archives, face aux tentatives d’annexion répétées de la part des responsables des archives secrètes du Vatican. Le dicastère a sans nul doute été éprouvé par les saccages des troupes napoléoniennes, il y a deux siècles. Reste que les archives sont en partie accessibles, sous l’impulsion du cardinal allemand, à une poignée de chercheurs triés sur le volet.

A quelques pas de l’ancien bureau du cardinal Ratzinger, aujourd’hui occupé par le cardinal William Joseph Levada, Mgr Bollati se dit convaincu que Benoît XVI, de l’autre côté de la place Saint-Pierre, dans le Palais apostolique, doit éprouver un peu de nostalgie. Le pape a fait preuve de son attachement à son ancien dicastère dès le 20 avril 2005, au lendemain de son élection, en effectuant une visite surprise dans les locaux qu’il avait sillonnés pendant 23 ans. Depuis, le Palais du Saint-Office a vu revenir le souverain pontife. Benoît XVI se rend, au moins une fois par an, chez son ami et ancien secrétaire Mgr Josef Clemens, qui vit dans les étages supérieurs de l’édifice. (apic/imedia/cp/ggc)

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