Zagreb : Benoît XVI salue l’existence héroïque du cardinal Stepinac

Un évêque qui a résisté aux totalitarismes

Antoine-Marie Izoard, agence I.MEDIA

Zagreb 5 juin 2011 (Apic) Benoît XVI a évoqué l’existence héroïque du cardinal Alojzije Stepinac (1898-1960), archevêque de Zagreb de 1937 à 1960. Lors de la dernière étape de son séjour en Croatie, dans l’après-midi du 5 juin 2011, dans la cathédrale de Zagreb, le pape a assuré que ce bienheureux croate, parfois accusé de collaboration avec le régime pro-nazi des Oustachis, avait su au contraire « résister à tout totalitarisme », devenant le défenseur des juifs, des orthodoxes et de tous les persécutés » sous la dictature fasciste, et un martyr sous le régime communiste.

Deux heures avant de regagner Rome, le pape s’est rendu dans la cathédrale de Zagreb, un édifice néogothique situé au cœur de la capitale croate et bâti à la fin du 19e siècle. Il y a rencontré les évêques, les prêtres, les personnes consacrées et les séminaristes.

Avant d’aller se recueillir sur la tombe du bienheureux Alojzije Stepinac, derrière l’autel majeur de la cathédrale, le pape a évoqué la figure de celui que son prédécesseur, Jean-Paul II, avait béatifié en octobre 1998. Benoît XVI a ainsi confié qu’il voyait en lui un « pasteur intrépide, exemple de zèle apostolique et de fermeté chrétienne, dont l’existence héroïque illumine encore aujourd’hui les fidèles des diocèses croates ».

Dans la cathédrale de Zagreb, le pape a salué la solide conscience chrétienne grâce à laquelle le cardinal Stepinac avait su « résister à tout totalitarisme, devenant au temps de la dictature nazie et fasciste le défenseur des juifs, des orthodoxes et de tous les persécutés, et puis, dans la période du communisme, avocat de ses fidèles, spécialement de tant de prêtres persécutés et tués ». Benoît XVI a ainsi répondu à ceux qui accusent le prélat croate de complicité passive dans le génocide de centaines de milliers de Serbes, juifs et Tsiganes par le régime oustachi. Bien au contraire, a expliqué le pape, « il est devenu ›avocat’ de Dieu sur cette terre, parce qu’il a défendu avec ténacité la vérité et le droit de l’homme de vivre avec Dieu ».

Puis le pape a souligné que le bienheureux Alojzije Stepinac avait fait le sacrifice de sa vie, avant d’affirmer que son martyre marquait « le sommet des violences perpétrées contre l’Eglise durant la terrible période de la persécution communiste ». Les catholiques croates, en particulier le clergé, a relevé Benoît XVI, ont été l’objet de vexations et de brimades systématiques, qui visaient à détruire l’Eglise catholique, à partir de sa plus haute autorité locale.

Le pape a relevé que l’époque communiste, de 1945 à 1990, un temps particulièrement dur, avait été caractérisé par une génération d’évêques, de prêtres et de religieux prêts à mourir pour ne pas trahir le Christ, l’Eglise et le pape. L’unité de ces hommes, a encore assuré le souverain pontife, « explique ce qui est humainement inexplicable : qu’un régime aussi dur n’ait pu soumettre l’Eglise ».

S’adressant aux évêques et aux prêtres Benoît XVI leur a demandé d’être au service de la réconciliation entre les chrétiens divisés et entre les chrétiens et les musulmans. Il a également encouragé les prêtres à ne pas perdre leur âme, à rester vigilants dans la prière et dans la vie spirituelle.

La visite du pape à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption était la dernière étape de son bref voyage en Croatie, le 19e déplacement hors d’Italie de son pontificat. (apic/imedia/ami/mp)

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