Fêter Dieu au cœur de la réalité des gens
Fribourg, 23 juin 2011 (Apic) Plus de 200 fidèles du Secteur-Ouest de l’Unité pastorale (UP) St-Laurent ont fait le déplacement de Seiry, dans la Broye fribourgeoise, à l’occasion de la Fête-Dieu. Une procession riche en couleur a suivi la messe célébrée sous un couvert agricole.
Servants de messe, premiers-communiants, chœurs mixtes, fleuristes, conseillers paroissiaux, assistants pastoraux, ont mis la main à la pâte pour faire de cette première Fête-Dieu du secteur à Seiry, une réussite. Co-organisée par les six paroisses broyardes, Seiry, Lully, Murist, Cheyres, Vuissens et Font du Secteur-Ouest de l’UP St-Laurent, cette fête fut une occasion pour l’Eglise d’aller vers la population.
Selon Gérard Dévaud, assistant pastoral de l’UP, « il est intéressant de sortir de nos églises et de rendre Dieu présent dans la réalité des gens ». En effet la messe a été célébrée sous le couvert agricole de Serge Pillonel, qui n’a pas hésité à offrir l’hospitalité au « Christ-Hostie »: « C’est le curé qui m’a proposé l’idée et j’ai accepté tout de suite. La Fête-Dieu est une célébration que j’aime particulièrement. Et cela fait bien quelques années que nous ne l’avons plus vécue chez nous. Alors accueillir plus de 200 fidèles venus de tout le secteur sous mon couvert agricole, c’est un honneur, un privilège », déclare celui qui a été durant 25 ans, conseiller paroissial à Seiry.
Avoir autant de fidèles à Seiry réjouit beaucoup le président du conseil paroissial, Dominique Pillonel. Ce dernier voit dans la réussite de cette fête, le résultat d’une belle collaboration entre les différentes paroisses du secteur. « Et puis je trouve que c’est plus convivial de fêter ensemble avec beaucoup de gens comme aujourd’hui qu’en petit groupe, seul dans sa paroisse », remarque t-il.
Dans son homélie, le Père Yves Cornu, curé « in solidum » dans l’UP St-Laurent, rappelle que la Fête-Dieu invite les fidèles à reconnaître ce mystère difficile à se représenter qu’est la présence de Jésus dans l’Eucharistie. « Ainsi Jésus est là pour nous, il s’occupe de nous. Il l’a promis: ›Je serai avec vous jusqu’à la fin du monde’ », souligne le missionnaire de Saint-François de Sales. Selon le Père Cornu, il y a bien un lien entre la Fête-Dieu et l’institution de l’Eucharistie le Jeudi-Saint. En effet, c’est le Jeudi-Saint, la veille de sa mort sur la croix, que le Christ a désigné le pain et le vin comme étant son corps et son sang.
« Ainsi en recevant l’Eucharistie, c’est tout Jésus, dans son entier qu’on reçoit. Se rendre compte de ce mystère invite à avoir de la dévotion, du respect profond en face du Saint-Sacrement: parce que c’est tout Jésus qui nous est donné là. Il s’est entièrement donné sur la croix une fois pour toute en nous ouvrant une fenêtre sur le paradis. Ce faisant, chaque eucharistie est une fenêtre vers Dieu. La communion montre ainsi la gloire de Dieu, qui est une force, une majesté qui s’est faite cependant toute petite et souffrante sur la croix pour que nous puissions la recevoir », poursuit le Père Cornu.
Après la messe, la procession avec le Saint-Sacrement s’est ébranlée à travers les chemins champêtres pour s’immobiliser au centre du village de Seiry. Là, chants, prières universelles et adoration se sont succédé dans un grand recueillement devant le reposoir fleuri. Un apéro a réuni les fidèles des six paroisses participantes à l’issue de la cérémonie.
La Fête-Dieu trouve son origine au 13è siècle suite aux visions mystiques de Sainte Julienne de Cornillon, une religieuse belge. L’impulsion décisive en vue d’une fête spécialement consacrée au Corps et au sang du Christ fut en effet donnée par sainte Julienne de Cornillon et la bienheureuse Eve de Liège. Cette vénération publique du Saint-Sacrement fut d’abord célébrée dans le diocèse de Liège puis se répandit dans l’Europe latine grâce aux papes successifs qui ont fait de cette solennité, célébrée le jeudi après le dimanche de la Trinité, une grande fête populaire.
« Appelée encore la fête du corps et du sang du Christ (Corpus Domini ou Corpus Christi), elle aura une portée particulière au 17è et 18è siècle, surtout dans les pays catholiques », note le Père Cornu. Devant la montée de la Réforme qui ne jurait que par la Bible, les catholiques avaient besoin d’une expression affective et populaire de leur foi. La Fête-Dieu devint alors un élément de la Contre-réforme. A Fribourg le premier document conservé signalant cette procession autour du Saint-Sacrement date de 1425. Dans tout le canton, chaque année, plusieurs processions sont organisées dans les paroisses ou secteurs des UP. (apic/elom/be)
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