Birmanie, 28 juin 2011 Le Père Clemente Vismara a été béatifié le 26 juin 2011, à Milan, diocèse dont il était originaire. Ce prêtre de l’Institut pontifical pour les Missions étrangères (PIME) a passé 65 ans en Birmanie, pays dont il est le premier « Bienheureux », a indiqué Eglises d’Asie, l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP), le 27 juin.

La cérémonie de béatification du Père Vismara (1897-1988) et de deux autres ressortissants du diocèse milanais, Sœur Enrichetta Alfieri et le Père Serafino Morazzone, a eu lieu le 26 juin dernier, devant quelque 8’000 fidèles. La messe a été concélébrée par plus de 300 évêques et prêtres et a été présidée par l’archevêque de Milan, le cardinal Dionigi Tettamanzi.

Le Préfet de la Congrégation pour la cause des saints, le cardinal Angelo Amato, a mené le rite de béatification, avant que la foule n’applaudisse durant plusieurs minutes le « témoin infatigable du Christ, défenseur des pauvres et des souffrants ».

Un jeune miraculé présent

Une délégation birmane a assisté à cet événement. Elle était composée d’une quinzaine de prêtres et d’évêques, de nombreuses religieuses, et de Joseph Tayasoe, le jeune garçon dont la guérison miraculeuse, par l’intercession du missionnaire en 1998, a permis l’ouverture de sa cause en béatification. « La demande de béatification du missionnaire est venue des populations locales, a souligné Mgr Than, évêque émérite de Kengtung. Aucun missionnaire en Birmanie n’a jamais suscité une telle dévotion et une telle demande de la part des fidèles, pour qu’il soit déclaré saint ».

La cause en béatification a été menée rapidement. De 1996 à 2008, date où la Congrégation romaine pour les causes des saints a reconnu les « vertus héroïques » du « Serviteur de Dieu » Clément Vismara, il ne se sera écoulé que 12 ans, un laps de temps très court pour ce type de procédure.

ENCADRE

Biographie du Père Vismara

Clemente Vismara, le « Patriarche de Birmanie », est né à Agrate Brianza, le 6 septembre 1897. Il est orphelin de mère et de père. Durant la Première Guerre mondiale, il est décoré à trois reprises. Entré à l’Institut des Missions étrangères de Milan, aujourd’hui Institut pontifical pour les Missions étrangères (PIME), il devient prêtre en 1923.

Le Père Vismara part quelques mois plus tard pour la Birmanie, où il est affecté au diocèse de Kengtung (nord-est). Les populations aborigènes de ce territoire de jungle et de montagnes sont soumises à un roi local sous protectorat anglais. « Ici, je suis à 120 km de Kengtung. Si je veux voir un autre chrétien, je dois me regarder dans un miroir », écrit-il à cette époque.

Durant son apostolat de 65 ans en Birmanie, le Père italien a fondé cinq districts missionnaires. Il a construit des chapelles, des églises, des écoles, des dispensaires et des hôpitaux. Il a introduit de nouvelles techniques d’agriculture et d’irrigation. Il a créé des lieux d’accueil pour les pauvres, les lépreux, les handicapés et, surtout, les orphelins. Le Père Vismara ne quittera jamais le pays, y compris durant la Seconde Guerre mondiale, où il sera fait prisonnier par les Japonais.

Le « Patriarche de Birmanie », titre qui lui a été conféré par Jean-Paul II lors de ses 80 ans, est mort à Mong Ping, le 15 juin 1988, à l’âge de 91 ans. Sa tombe est devenue un lieu de pèlerinage, où défilent catholiques, bouddhistes, protestants, animistes et musulmans. (apic/eda/nd)

Birmanie: Le Père Vismara est devenu le premier bienheureux du pays

Un jeune miraculé présent