Rome: Benoît XVI regrette que la nourriture soit devenue un objet de spéculation
Rome, 1er juillet 2011 (Apic) Benoît XVI déplore les « attitudes égoïstes », qui entraînent la pauvreté, le sous-développement et la faim. Il s’exprimait lors d’une audience accordée aux participants à la 37e session de la Conférence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le 1er juillet 2011. Regrettant que la nourriture soit devenue « objet de spéculations », le pape a appelé à la solidarité de tous les Etats pour mettre un terme au « drame de la faim ».
« La pauvreté, le sous-développement et la faim sont souvent le résultat d’attitudes égoïstes », a déclaré Benoît XVI, dans un discours en français prononcé devant quelque 400 membres de la FAO réunis à Rome, du 25 juin au 2 juillet 2011. « Ces attitudes égoïstes, qui partent du cœur de l’Homme, se manifestent dans son activité sociale, dans les échanges économiques, dans les conditions du marché et dans le non-accès à la nourriture. Elles se traduisent par la négation du droit primaire de toute personne à se nourrir et donc à être libérée de la faim ».
Benoît XVI estime en outre que la crise actuelle, qui frappe désormais tous les aspects de la réalité économique et sociale, requiert que tout soit fait pour concourir à éliminer la pauvreté. C’est le premier pas pour délivrer de la faim des millions d’hommes, de femmes et d’enfants ».
«Comment pouvons-nous taire le fait que même la nourriture est devenue objet de spéculations ou bien est liée aux évolutions d’un marché financier qui, privé de règles sûres et pauvre de principes moraux, n’apparaît attaché qu’au seul objectif du profit? », s’est interrogé le pape. Pour lui, l’alimentation est une condition du droit fondamental à la vie. La FAO et ses Etats membres doivent faire de la solidarité un critère essentiel pour toute action politique et toute stratégie.
En présence de son tout nouveau directeur, le Brésilien José Graziano da Silva, le pape a invité l’organisation onusienne à libérer sa structure des obstacles qui l’éloignent de l’objectif de sa Constitution. Il souhaite une pleine « syntonie de l’organisation et des gouvernements », alors que les ressources économiques manquent et que le nombre des affamés dans le monde ne diminue pas selon les objectifs espérés.
Benoît XVI a également évoqué la situation de millions d’enfants, qui sont les « premières victimes de cette tragédie ». Il a souligné le danger que l’assistance et les aides concrètes se limitent souvent aux urgences.
Le pape a finalement salué la compétence et le dévouement du président sénégalais sortant, Jacques Diouf, arrivé à la tête de la FAO en 1994. Il a souhaité plein succès à José Graziano da Silva, ancien ministre brésilien de la sécurité alimentaire, élu président le 25 juin dernier, à l’ouverture de la conférence biennale de la FAO. (apic/imedia/ami/nd)
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