L’organisation est classée comme religion au Québec
Shawinigan, 1er août 2011 (Apic) Un physiothérapeute québécois s’est fait réprimander par son ordre professionnel pour avoir fait la promotion de l’organisation qui se dénomme « Eglise de scientologie », qui est classée comme religion au Québec. Cette organisation controversée est considérée comme une secte en France et dans d’autres pays européens.
Il importe peu cependant au Québec que la scientologie soit une religion ou une secte, le Code de déontologie des physiothérapeutes interdisant à ses membres de faire de la publicité « susceptible d’influencer indûment des personnes qui peuvent être, sur le plan physique ou émotif, vulnérables ».
C’est une patiente du physiothérapeute Raymond Soucy qui l’a dénoncé après avoir remarqué des dépliants publicitaires portant sur les théories de ladite « Eglise de scientologie » placés dans la salle d’attente de sa clinique, à Shawinigan. Le physiothérapeute vendait également ses patients des livres des adeptes de Ron Hubbard, gourou de la scientologie et fondateur de la secte. Il avait aussi affiché une pétition invitant les gens à dénoncer l’utilisation des médicaments prescrits en psychiatrie.
« Les documents informatifs et publicitaires portant sur différentes théories propres à l’Eglise de scientologie n’ont rien à voir avec la profession de physiothérapie. De plus, il est certain que ces documents peuvent influencer certains patients de façon malencontreuse », écrit le conseil de discipline de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec dans sa récente décision.
Raymond Soucy a été condamné à payer 3’000 dollars canadiens d’amende, selon le quotidien de Montréal « La Presse ». De son côté, le porte-parole « l’Eglise de scientologie » de Montréal, Jean Larivière, se dit « surpris » de cette décision disciplinaire. La scientologie encourage ses adeptes à faire la promotion de ses enseignements, dit-il. « Ceux qui pratiquent la scientologie en tirent des bienfaits sur le plan personnel. C’est normal qu’ils veuillent en parler aux autres », selon Jean Larivière.
« L’Eglise de scientologie est l’un des mouvements les plus controversés dans le monde, explique pour sa part le directeur général d’Info-sectes, Mike Kropveld, mais ici au Québec, on reçoit peu de questions et de plaintes à ce sujet ». Le fait que la scientologie soit classée comme une religion ici ne signifie pas que le mouvement soit approuvé par les autorités, explique ce spécialiste des nouveaux mouvements religieux. « Ce classement n’est pas un gage de quoi que ce soit », met-il en garde.
Le réalisateur canadien Paul Haggis, qui a remporté un Oscar pour son film « Crash », a été l’une des célébrités de l’organisation scientologue. Il en a été membre pendant 34 ans mais l’a quittée en 2009. Puis, l’hiver dernier, il s’est confié à un magazine américain, qui a publié une enquête-choc sur les dessous de l’organisation. Il a accusé son ancienne « Eglise » d’exploiter des mineurs et de faire l’apologie de la violence. Il a aussi déploré son opposition au mariage homosexuel et la manière dont elle traitait ses détracteurs.
Ce mouvement, fondé en 1954 par l’écrivain américain de science-fiction L. Ron Hubbard, revendique 10 millions d’adeptes dans le monde. Le directeur général d’Info-sectes met un bémol. « On ne sait pas quelle est leur définition de membres. Suffit-il d’être abonné à leur bulletin? D’avoir suivi un de leurs cours? D’avoir acheté leur livre? », se demande Mike Kropveld. Lors du dernier recensement de Statistique Canada, 1’525 personnes ont répondu être scientologues. Le mouvement a des lieux de culte à Montréal et à Québec.
Aux Etats-Unis, l’organisation compte plusieurs visages connus, dont les acteurs Tom Cruise, John Travolta et Juliette Lewis. Au Québec, la chanteuse France D’Amour a révélé qu’elle était scientologue depuis plusieurs années à la populaire émission « Tout le monde en parle ». (apic/rvm/be)
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