Suisse: Message de l’observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies

Comment combattre la mondialisation du trafic d’êtres humains

Genève, 15 septembre 2011 (Apic) « Afin de combattre la plaie que constitue le trafic de femmes et d’enfants, une convergence d’efforts est nécessaire », a affirmé Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, le 14 septembre 2011 à Genève, lors de la 18e session du Conseil pour les Droits de l’homme.

« Il faut une mentalité centrée sur la dignité unique de chaque personne, une punition garantie pour les trafiquants, la lutte contre la corruption, un enseignement correct dans les écoles sur les rapports réciproques entre homme et femme, l’impartialité des médias lorsqu’ils rapportent des préjudices dus au trafic », a poursuivi l’observateur du Saint-Siège.

Le prélat a insisté sur l’importance de la collaboration entre les différents organismes: « alors que la législation devrait être réglée et adaptée continuellement en fonction de l’évolution du phénomène de la traite, la collaboration d’institutions publiques et privées, et la contribution des volontaires, garantiront qu’aucune personne ne soit achetée ou vendue en violation de sa dignité et de ses droits humains fondamentaux, parce qu’elle est créée libre, à l’image de Dieu et ne doit être traitée comme un esclave ».

Le commerce d’êtres humains, un « puissant business mondial »

Selon Mgr Tomasi, le commerce d’êtres humains est devenu « un puissant business mondial », auquel participent de nombreux pays, a rapporté l’agence catholique « Fides ». « Les victimes sont estimées à près de 3 millions par an, un commerce lucratif qui produit un revenu annuel de plus de 30 milliards de dollars », a rappelé Mgr Tomasi. « Ce qui est nouveau, a fait remarquer le prélat, c’est la mondialisation de ce commerce qui exploite l’extrême pauvreté et la vulnérabilité de nombreuses femmes et mineurs qui tentent d’échapper à des conditions intolérables de misère et de violence ».

Si des mesures ont été adoptées au niveau national et international pour lutter contre le phénomène, « le commerce d’êtres humains ne tend pas à diminuer, il prend seulement de nouvelles formes », a indiqué l’archevêque. Pour vaincre cette plaie, l’observateur permanent du Saint-Siège a pointé un certain nombre de priorités.

La prévention, à travers des programmes d’information et de formation dans les pays d’origine, afin d’empêcher l’exode vers des pays plus riches. « Mais une prévention plus efficace peut et doit être mise en œuvre, en éliminant la demande de prestations sexuelles et en créant une nouvelle culture où les relations interpersonnelles hommes-femmes se fondent sur le respect réciproque, et non pas sur le marché du corps ».

Des initiatives concrètes de protection et de réinsertion sociale des victimes de la traite sont nécessaires, en particulier pour celles qui veulent sortir de l’exploitation et de l’esclavage.

« La poursuite des trafiquants doit être renforcée par une application effective de la législation. Les trafiquants ont gagné beaucoup d’argent, qu’ils utilisent pour détourner la loi et les condamnations. Leur rapide sortie de prison met en danger leurs victimes et leurs familles dans leurs pays d’origine ». (apic/fides/sl/ggc)

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