Allemagne: L’Eglise catholique en Allemagne écoute peu le pape, selon Mgr Périsset

Le nonce se soucie de l’avenir de l’Eglise catholique en Allemagne

Bonn, 15 août 2012 (Apic) Le pape Benoît XVI souffre que l’Eglise catholique dans sa patrie ne le suive pas toujours sans le contredire, affirme l’archevêque fribourgeois Jean-Claude Périsset, nonce apostolique à Berlin. «C’est une grande perte pour l’Eglise catholique en Allemagne qu’elle écoute si peu le pape… Chacun vient avec sa propre opinion et croit qu’il sait mieux…», déclare le 15 août le natif d’Estavayer-le-Lac dans «Christ & Welt», le supplément de l’hebdomadaire «die ZEIT» publié à Hambourg.

L’ambassadeur du Saint-Siège en Allemagne se soucie de l’avenir de l’Eglise catholique en République fédérale allemande, souligne le journal. «Le pape souffre de l’attitude parfois fermée à son égard en Allemagne», affirme Mgr Périsset.

L’’annonce de l’Evangile oubliée ?

En ce qui concerne le débat sur l’impôt ecclésiastique, le nonce regrette que l’Eglise en Allemagne soit «parfois trop occupée par la distribution des moyens (financiers, ndr), et oublie en même temps l’annonce de l’Evangile». Interrogé sur les raisons qui expliquent que les églises soient vides et qu’il y ait peu de vocations sacerdotales, Mgr Périsset relève que ce n’est pas dû à un échec de l’Eglise en tant qu’institution, mais que les raisons sont à trouver dans la mentalité des gens et dans un manque de foi.

Le nonce estime qu’il y a besoin d’une nouvelle culture de la communauté, d’être ensemble dans la foi, raison pour laquelle l’Eglise a aussi besoin de grandes célébrations comme les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) ou la messe du pape au Stade olympique. De tels événements montrent qu’on n’est pas seul.

La transmission de la foi commence dans les familles

Mgr Jean-Claude Périsset relève que la transmission de la foi doit à nouveau se faire dans la famille, «sinon nous pourrons fermer les églises». Il estime cependant que l’Eglise devrait avantage se mettre à l’écoute des réalités contemporaines, car «nous disons des choses que les gens ne comprennent plus. Nous devons retourner aux éléments fondamentaux de la foi et les transmettre à nouveau avec des mots simples et dans un langage imagé».

A propos du processus de dialogue au sein de l’Eglise en cours actuellement en Allemagne, le nonce estime que les querelles au sein de l’Eglise sont une fausse voie, et que le dialogue n’est pas une dispute. Mais celui qui veut faire valoir uniquement ses propres positions ne dialogue pas. Certes, concède-t-il, la démarche des évêques allemands de chercher le dialogue avec le peuple chrétien est courageuse, mais ils doivent faire attention car celui qui veut mettre l’Eglise sens dessus dessous ne cherche plus le dialogue. (apic/kna/be)

15 août 2012 | 18:45
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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