« Ce processus doit commencer par notre préoccupation, notamment celle des jeunes, pour l’avenir de notre pays. Elle prendra du temps, et il faut de la patience », a-t-il souligné, tout en évoquant le fort engagement du pape François dans la lutte pour l’environnement.
Il a rappelé qu’en 1980, le pape d’alors, Jean-Paul II, a effectué sa première visite en Afrique à Ouagadougou, au Burkina Faso. En atterrissant, il a vu une terre et une végétation sèches. Des cadavres d’animaux jonchant le sol. L’air, couvert de poussière. Il était tellement horrifié qu’en sortant de l’appareil, il avait déjà pris sa décision: une action immédiate.
Par la suite, il a lancé un crie d’alarme et dénoncé l’immobilisme de l’Europe, avant de créer la Fondation Jean-Paul II pour les pays du Sahel. Elle a commencé à fournir un soutien concret à partir de 1984 aux neuf pays identifiés comme appartenant au Sahel: Burkina Faso, Cap Vert, Gambie, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad. Les critères de soutien étaient: l’approvisionnement en eau, les renforcements des compétences des femmes et des le recrutement de candidats à la formation pour le travail de développement. La plupart des fonds de la fondation ont été fournis par les Conférences épiscopales dont deux en Europe, a encore indiqué le chef de l’Eglise catholique de Gambie, relevant que « cette belle initiative a aidé significativement les pays sahéliens. Mais, la bataille pour essayer d’inverser la tendance et le mouvement irréversible de désertification du Sahel va maintenant au-delà de « notre capacité humaine ».
Beaucoup de Gambiens se sentent ainsi impuissants face à la dégradation de leur environnement. Or, il suffit d’un ou deux leaders, motivés et engagés, pour régler le processus en cours dans les écoles.
« Gardons à l’esprit, cette importante question quel genre de monde nous voulons laisser à ceux qui viendront après nous, nos enfants qui grandissent maintenant? », a-t-il préconisé, avant de poursuivre: « pour combien de temps pouvons-nous espérer que nos sources d’eau seront suffisantes? Que nos forêts continueront d’exister? »
Pourtant, des efforts sont faits pour identifier certaines des causes, tels que le changement climatique, le réchauffement climatique, les graves sécheresses, les inondations, etc.… « Que pouvons-nous faire dans notre propre pays? « Nous devons insister sur la conviction que nous appartenons tous à l’unique famille humaine de la Gambie. Il ne devrait pas avoir pas de frontières ou des barrières derrière lesquelles chacun de nous devrait vouloir se cacher. Le François a appelé à mettre fin à la mondialisation de l’indifférence. Nous voyageons tous dans le même bateau. S’il commence à descendre, tous les passagers, y compris qui sont sur le premier pont de classe, sombreront.
Auparavant, Mgr Robert P. Ellison a évoqué le lancement, le 8 décembre dernier à Rome, par le pape François, de la célébration de l’année de miséricorde, en 2016. Le thème de l’environnement, choisi par le Saint-Père est « à la lumière de sa profonde inquiétude pour l’avenir du monde dans lequel nous vivons tous ».
Le 24 mai 2015, il avait manifesté cette préoccupation, à travers une lettre spéciale adressée à tous les peuples et nations de bonne volonté. Elle attire « notre attention sur la nécessité urgente de respecter et de prendre soin de notre maison commune comme une seule famille humaine («Environnement»), a-t-il fait remarquer. « Cette maison commune est la Terre avec tous ses dons donnés par Dieu. Saint François d’Assise parlait de «Terre-Mère». Il l’a comparé à une mère qui ouvre ses bras pour embrasser les besoins de toute sa famille », a encore déclaré l’archevêque de Banjul. (cath.ch-apic/dailyobserver/ibc/pp)
Pierre Pistoletti
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