Le nouvel Institut Jean Paul II vise à être en dialogue avec le monde, selon Mgr Paglia

Le Motu proprio du pape François sur la famille, Summa familiae cura, implique une «refondation» de l’Institut Jean Paul II, inspirée par l’exhortation Amoris laetitia (2016) sur la famille, indique Mgr Vincenzo Paglia, le 19 septembre 2017.

Afin d’expliquer le changement introduit par Summa familiae cura, le Motu proprio du pape François sur la famille, Mgr Vincenzo Paglia, grand chancelier de l’Institut Jean Paul II, et Mgr Pierangelo Sequeri, son président, ont tenu une conférence de presse, le 19 septembre 2017, au Bureau de presse du Saint-Siège.

Dans son nouveau Motu proprio, le pape François met fin à l’actuel Institut Jean Paul II d’études sur le mariage et la famille, créé en 1981. Ce dernier est remplacé par un Institut pontifical théologique Jean Paul II pour les sciences du mariage et de la famille.

Dans la note explicative publiée par le Bureau de presse du Saint-Siège, Mgr Paglia et Mgr Sequeri s’opposent cependant à une interprétation qui ferait de ce Motu proprio l’occasion d’une «prise de distance» avec l’inspiration initiale de Jean Paul II.

«Geste fort» du pape

Il s’agit plutôt, selon Mgr Paglia, d’une «refondation» pour multiplier cette intuition du pape polonais lorsqu’il a créé l’Institut. Et ce, dans tous les domaines des sciences sociales, en particulier l’anthropologie et la phénoménologie – branche de la philosophie fondée sur l’étude de l’expérience.

Ce changement se situe également dans la continuité du «dialogue de l’Eglise avec le monde», ajoute Mgr Sequeri, appliqué au domaine de la famille. Un dialogue institué pour lui par le document Gaudium et spes du concile Vatican II.

Par ce «geste fort» d’un Motu proprio, selon l’expression de Mgr Sequeri, le pontife «prend la responsabilité de pousser l’Eglise sur la famille et le mariage»,  complète Mgr Paglia. Un Motu proprio est un acte magistériel par lequel le pape s’engage personnellement. Son degré d’autorité magistérielle, qualifié d’ordinaire, dépend aussi de son contenu.

Amoris laetitia, instrument de réflexion théologique

Avec pour objectif que l’exhortation Amoris laetitia devienne un «instrument de réflexion théologique, anthropologique et pastorale», poursuit Mgr Paglia, y compris en direction des familles blessées. Afin également, précise-t-il, que l’application d’Amoris laetitia ne soit pas laissée à la bonne volonté des pasteurs.

S’il change légèrement le nom de l’Institut et sa vocation, le Motu proprio maintient en revanche les deux responsables à sa tête, Mgr Paglia en tant que Grand chancelier, et Mgr Sequeri, président, tous deux nommés en août 2016. Concernant les collaborateurs, les deux prélats ont insisté sur le nécessaire «élargissement» des collaborateurs à des experts non-catholiques, dans la lignée de ce qui a été fait à l’Académie pour la vie.

Institut «en sortie»

Ces changements interviennent afin que l’Institut ne soit pas «refermé sur lui-même», sur sa propre pensée, mais qu’il soit «en sortie». Selon Mgr Paglia, le mariage et la famille ne sont en effet «pas des questions catholiques, mais planétaires».

Dans son introduction au Motu proprio, le pape François écrit que «le changement anthropologico-culturel» concernant la famille «ne nous permet pas de nous limiter à des pratiques de la pastorale et de la mission qui reflètent des formes et des modèles du passé». Mais que l’Eglise doit plutôt regarder la «réalité de la famille aujourd’hui dans toute sa complexité, dans ses lumières et ses ombres».

A l’avenir, a conclu Mgr Paglia, il s’agira également d’aider les autres sièges de l’Institut Jean Paul II dans le monde – Etats-Unis, Brésil, Mexique, Espagne, Afrique et Inde – à accomplir cette mutation. (caht.ch/imedia/ap/gr)

Grégory Roth

Portail catholique suisse

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