L'Aquarius ne battra pas pavillon suisse

Le navire de sauvetage des réfugiés en mer, l’Aquarius ne battra pas pavillon suisse. Le Conseil fédéral a annoncé le 3 décembre 2018 son refus d’appliquer la clause d’exception de la loi sur la navigation maritime à l’Aquarius. SOS Méditerranée Suisse déplore l’incohérence de la réponse.

Le Conseil fédéral explique son refus par l’absence d’une solution européenne viable qui respecte les règles de secours en mer et garantisse des ports de débarquement sûrs ainsi qu’un mécanisme de répartition des personnes débarquées. Les actions isolées risquent de compromettre la nécessaire coopération entre les Etats, au lieu de l’encourager, relève le gouvernement suisse.

SOS Méditerranée Suisse a déploré dans un communiqué l’incohérence de la réponse fédérale. Pour l’ONG, on ne peut pas laisser les gens mourir en mer parce qu’on ne sait pas encore où ils vont être débarqués. L’urgence de sauver des vies nécessite également une réponse humanitaire à court terme : il est crucial que SOS Méditerranée puisse repartir en mer au plus vite », déclare sa directrice suisse Caroline Abu Sa’Da.

La Suisse pouvait donner un signal fort

«Le droit international, et en particulier l’obligation de porter assistance à personne en danger et d’accompagner les rescapés vers un lieu sûr, est aujourd’hui bafoué par les Etats. Dans ce contexte, la Suisse aurait pu et dû faire valoir sa tradition humanitaire et envoyer un signal fort aux gouvernements européens: le sauvetage en mer n’est pas un crime et doit rester une obligation légale et morale. Malheureusement, des considérations politiques ont à nouveau été placées au-dessus de vies humaines», souligne le communiqué.

Cette décision ne signifie cependant pas la fin des opérations de sauvetage de SOS Méditerranée. «Nos équipes continuent à tout mettre en œuvre pour pouvoir reprendre la mer au plus vite et continuer à y sauver des vies. Il est donc plus que jamais capital que les citoyens, en Suisse et au-delà, continuent à se mobiliser pour que prévalent l’humanité et la solidarité», souligne Julie Melichar, chargée de mobilisation citoyenne et communication. Une forte mobilisation avait suivi les interpellations des quatre conseillers nationaux: plus de 35’000 signataires d’une pétition, des personnalités publiques, des ONGs, des centaines d’artistes, des professeurs de droit, des élus des villes de Genève, de Lausanne, de Zürich, des cantons du Jura et de Bâle-Ville avaient demandé au Conseil fédéral d’octroyer un pavillon suisse à l’Aquarius. (cath.ch/com/mp)

Maurice Page

Portail catholique suisse

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