Le cardinal Parolin souligne l'actualité de saint Thomas d'Aquin     

La philosophie de saint Thomas d’Aquin garde toute son actualité, a souligné le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le 29 mai 2019 au Palais de la Chancellerie à Rome. Le prélat s’exprimait à l’occasion de la remise du prix ‘Economie et société’ à Mary L. Hirschfeld pour son ouvrage, «Aquinas and the Market».

Mary L. Hirschfeld, professeure d’économie et de théologie, a été récompensée par la fondation Centesimus Annus – Pro Pontifice pour son ouvrage publié en 2018. Choisie parmi 45 travaux scientifiques, issus de douze pays de trois continents différents, son œuvre a été récompensée par le 4e prix international ‘Economie et société’, remis au Palazzo della Cancelleria en présence des cardinaux Parolin et Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising (Allemagne) et membre du jury.

Des liens avec la pensée de François

L’étude de cette Américaine a permis de mettre en évidence l’actualité et la vigueur de la pensée de saint Thomas d’Aquin (1224-1274), a relevé le ‘numéro deux’ du Saint-Siège. Elle offre notamment des éléments permettant de comprendre la «continuité de la pensée» du pape François avec celle du ‘docteur angélique’. Un chapitre rapporte par exemple le lien existant entre le vrai bonheur et la fausse espérance que donne l’illusion d’une vie matérielle confortable, réflexion menée tant par saint Thomas d’Aquin que par le pontife argentin, selon le haut prélat.

L’ouvrage primé met par ailleurs l’accent sur le «rapport de la Création avec le Créateur», a encore repéré le cardinal Parolin. Et en particulier sur le lien de l’homme avec Dieu comme «point de départ théologique et philosophique» pour l’analyse de toute action humaine. Un thème récemment abordé par l’actuel pape, en particulier dans son encyclique Laudato Si’ (2015).

La doctrine sociale de l’Eglise n’a pas commencé avec Léon XIII

L’une des raisons pour lesquelles le jury a choisi l’ouvrage de Mary L. Hirschfeld, a relevé le cardinal Marx, est qu’il aide à comprendre que la doctrine sociale de l’Eglise ne commence pas avec le pape Léon XIII (1878-1903). Ce pontife est notamment connu pour son encyclique sociale Rerum Novarum (1891), la première du genre. Elle se nourrit, a-t-il souligné, grâce à des racines qui remontent bien plus loin dans la Tradition chrétienne. Aquinas and the Market cherche à instituer un «nouveau dialogue» entre économie et théologie, a-t-il encore salué.

Par ailleurs, a pointé le cardinal allemand, la lecture de ce livre aide à se poser certaines questions relatives au sens de la vie et de la relation que l’on peut avoir avec les biens de ce monde. Même dans les pays dits ‘riches’, bon nombre de personnes ne sont pas heureuses, a-t-il considéré, car elles ont une «relation pathologique» avec l’argent. Celui-ci est bien souvent considéré comme une fin et non comme un outil, et finit par gouverner les vies.

Tous les deux ans, la fondation Centesimus Annus – Pro Pontifice récompense une œuvre pour sa contribution originale à l’approfondissement et à l’application de la doctrine sociale de l’Eglise dans les domaines de l’économie, de l’immigration, de l’écologie, etc. Cette œuvre doit être reconnue pour sa «solidité doctrinale» et ainsi que son apport pour le grand public. Une somme de 30’000 euros est attribuée au gagnant par le jury du concours international ‘Economie et société’. (cath.ch/imedia/pad/rz)

Raphaël Zbinden

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