Le document d'Abu Dhabi sur la fraternité humaine fête un an

Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication, s’est rendu à Abu Dhabi pour réitérer ses engagements, suite à la signature de la déclaration, en 2019. Selon le cardinal Miguel Ayuso Guixot, celle-ci peut être un instrument utile pour identifier les secteurs où progresser ensemble.

Le 4 février 2019, le pape François et le grand imam d’Al-Azhar Ahmed Al Tayeb signaient à Abu Dhabi un «Document sur la fraternité humaine pour la paix et la coexistence commune». Au-delà des simples relations entre le christianisme et l’islam, ce document historique contient une liste d’engagements en faveur d’une culture du dialogue.

Il est aussi un appel à mettre fin aux guerres et à condamner les fléaux du terrorisme et les discriminations et violences religieuses. Au cours de la rencontre, en 2019, le Pape avait déclaré: «Le temps est arrivé où les religions doivent se dépenser plus activement, avec courage et audace, sans artifice, pour aider la famille humaine à mûrir la capacité de réconciliation, la vision d’espérance et les itinéraires concrets de paix».

Sur place un an plus tard pour célébrer le premier anniversaire de sa signature, Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication a déclaré selon Vatican News: «Nous sommes heureux d’être ici avec vous pour réitérer notre engagement. Ensemble, nous pouvons offrir un grand service à la paix et à la fraternité».

Interrogé par le quotidien La Croix, le cardinal Miguel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, revient sur ce moment qu’il juge «historique» et évalue la mise en œuvre de ce texte, «fruit d’un dialogue d’amitié et de respect entre le pape et le grand imam de l’université Al-Azhar, principale institution de l’islam sunnite».

Marcher ensemble pour vaincre la violence

Il rappelle que ce document est aussi une ouverture à d’autres traditions religieuses pour agir de même. Interrogé sur l’opportunité de la fraternité face à la violence qui se déchaîne au nom de l’islam, il estime que le monde a par-dessus tout besoin de fraternité et que «se retrouver pour marcher ensemble est une façon de vaincre cette violence, plutôt que de nous mettre dans une situation d’auto-protection et de rejet de tout ce qui vient du dehors».

Interrogé sur les effets concrets de ce texte, le prélat estime qu’il permet «de proposer un chemin à parcourir ensemble. Il ne s’agit pas de donner des solutions, mais d’encourager, de trouver des pistes, de manifester des engagements personnels et concrets pour que l’humanité puisse marcher sur ce chemin de la fraternité».

Un instrument utile

Il s’agit selon lui d'»une plateforme qui nous permet de nous rencontrer ensemble, juifs, chrétiens et musulmans pour toucher les questions regardant l’intégrité de la vie de l’être humain. La déclaration d’Abu Dhabi peut donc être un instrument utile pour identifier les secteurs où nous pouvons progresser ensemble.» Et de citer le populisme et la question de la citoyenneté, notamment pour les chrétiens qui vivent en pays musulmans.

Pour le cardinal Miguel Ayuso Guixot, «Le dialogue islamo-chrétien a ici beaucoup de portes à ouvrir pour que les chrétiens puissent, partout, rendre un culte à Dieu. Et ce n’est pas toujours le cas alors que ces croyants citoyens peuvent rendre la société meilleure. Il ne faut pas avoir peur : la peur est l’ennemie du dialogue.» (cath.ch/imedia/vatnews/cx/cp)

Carole Pirker

Portail catholique suisse

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