Le renvoi de la vie religieuse de Mère Marie Ferréol au tribunal

Après la décision définitive du pape François du renvoi de la vie religieuse de Mère Marie Ferréol, l’affaire rebondit devant la justice civile au tribunal de Lorient.  L’ancienne sœur de Pontcallec, en Bretagne, réclame des indemnités d’environ un million d’euros.

L’affaire semblait close. Une assignation en justice met à nouveau le dossier sur le devant de la scène, rapporte le journal La Croix. En effet l’ex-Mère Marie Ferréol formule des demandes d’indemnités et de condamnations civiles auprès du tribunal de grande instance de Lorient pour avoir été écartée de sa congrégation et renvoyée de la vie religieuse.

Après des années de tensions au sein de l’Institut des dominicaines du Saint-Esprit, de mouvance traditionaliste, le pape François avait désigné le cardinal Marc Ouellet, l’ancien préfet du dicastère pour les évêques, pour enquêter. Une mission déléguée à deux «visiteurs» avait conduit à reconnaître l’influence toxique de Mère Marie Ferréol dans la communauté. Ce qui avait conduit d’abord à son exclaustration pour trois mois, puis à son renvoi de la vie religieuse.  

Contestant cette sanction, Sabine Baudin de La Valette (selon l’état civil) poursuit aujourd’hui ceux qui, selon elle, ont provoqué sa chute, les deux religieux qui ont mené la visite, ainsi que le cardinal Ouellet. Elle demande des d’indemnités d’un montant approchant un million d’euros à plusieurs titres (obligation de secours, prestation compensatoire, préjudice moral…). Une autre procédure a été entamée devant le conseil des prud’hommes quant au travail fourni pendant de nombreuses années dans l’établissement scolaire tenu par les sœurs.

Une quarantaine de témoignages

De son coté la défense des religieux et du cardinal Ouellet a réuni une quarantaine de témoignages pour expliquer la décision vaticane. Il y est question de « manipulation personnelle », « propos destructeurs, indiscrétions », « atteinte à la vérité, dissimulation, mensonges », « critique systématique du gouvernement légitime », « manifestations publiques de résistance »… Les témoignages émanent aussi bien des sœurs que de certaines élèves.

L’avocate de l’ex-religieuse argue le non-respect des règles de droit, l’absence d’information, l’éviction sans motif, le défaut de légitimité du cardinal Ouellet et des visiteurs.

La décision devrait être rendue par les juges de Lorient à l’issue du délibéré, d’ici à décembre. (cath.ch/cx/mp)

Maurice Page

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