Le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg aura deux exorcistes

Un deuxième exorciste va être nommé dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF). Après le départ de l’abbé Frédéric Le Gal, fin 2022, un religieux a repris cette fonction depuis quelques mois. Mais l’évêché ne souhaite pas communiquer son nom, pour des motifs de «discrétion».

Pour le diocèse de LGF, la nomination d’un deuxième exorciste pour semble judicieux. «Depuis plusieurs années, la pratique religieuse baisse et les pratiques occultes augmentent, si bien que de plus en plus de personnes font appel au service de délivrance», déclare l’évêché, interviewé par le quotidien La Liberté le 17 novembre 2023.  

Des demandes en augmentation

«A l’heure actuelle, nous recevons quatre à six nouvelles demandes par semaine et nous accueillons six à huit personnes chaque semaine. Le besoin d’aide est effectivement plus important, ce qui explique la nomination d’un deuxième prêtre exorciste pour le diocèse. En ce moment, nous avons exactement 51 cas en traitement, dont six cas graves. Tous relèvent du ministère de l’exorciste et certains nécessitent le recours au sacramental de l’exorcisme majeur», précise l’évêché.

Dans le diocèse LGF, l’exorciste travaille avec le Service d’écoute et de délivrance spirituelle (SEDES), une équipe de spécialistes qui répond aux demandes. Ce service exerce avant tout un ministère de consolation et de réconciliation, explique l’abbé Frédéric Le Gal, ancien exorciste pour LGF et en poste en Bourgogne depuis quelques semaines. Le SEDES avait accueilli 34 personnes en 2015 et 110 en 2018.

De très rares rituels

Toutefois, il est très rare que les prises en charge aboutissent à un exorcisme proprement dit. Statistiquement, «la pratique de l’exorcisme solennel est tout à fait marginale et anecdotique», reconnaît le prêtre. En 2017, par exemple, ses interventions spirituelles étaient surtout

constituées de prières de libération (32%), de prières diverses et de bénédictions (27%), de «partage de la parole de Dieu» (18%), de prières de guérison (12%), de prières du Rituel Léon XIII (4%) et d’exorcisme majeur dans 1% des cas seulement.

Ce rituel de l’exorcisme majeur comporte notamment une imposition des mains, une profession de foi, «une prière adressée à Dieu pour qu’il délivre le fidèle de tout mal; dans certains cas, peut s’adjoindre une adjuration adressée par le prêtre exorciste à Satan pour le chasser; cette injonction est faite au nom de Jésus Christ par la foi et la prière de l’Église», selon un document de la Conférence des évêques de France.

Un recours pas totalement exclu

En fin 2022, le diocèse de Coire indiquait renoncer à nommer un nouvel exorciste, après le décès de celui qui était en exercice. Les personnes concernées «ont besoin de soutien, de prière, d’offices adaptés, mais pas forcément d’un exorcisme», expliquait Mgr Joseph Bonnemain. Ce dernier a précisé toutefois, début 2023, que dans des circonstances bien précises, il n’exclurait pas le recours à ce rituel. (cath.ch/lib/gr)

Grégory Roth

Portail catholique suisse

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