Regula Pfeifer / Traduction et adaptattion : Bernard Hallet
Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir été élue au comité d’experts «Abus dans le contexte ecclésial» de la CES/Conférence centrale/COVOS?
Vreni Peterer: Je ressens cela comme la poursuite de mon engagement contre les abus sexuels et spirituels dans le contexte de l’Eglise. Il est important que les personnes concernées soient représentées dans cet organe. J’ai du respect pour cette activité, car elle est liée aux attentes et aux espoirs des personnes concernées, que je ne pourrai probablement pas tous satisfaire. Mais je ferai de mon mieux.
Votre élection signifie-t-elle aussi que les dirigeants de l’Eglise prennent au sérieux les personnes concernées par les abus?
C’est un signe important et nécessaire que la CES envoie. L’avenir montrera à quel point les évêques prennent au sérieux les personnes concernées dans le cadre de l’organe spécialisé.
Qu’avez-vous l’intention d’apporter à ce comité qui conseille les dirigeants de l’Église?
J’aimerais notamment faire part de ce qui blesse encore les personnes concernées aujourd’hui – et de la manière dont de telles blessures pourraient être évitées à l’avenir. Je ne peux pas encore en dire plus, car une première réunion avec l’organe spécialisé nouvellement constitué est prévue.
Allez-vous – malgré cette implication – continuer à vous exprimer de manière critique sur la manière dont l’Église gère les abus et les personnes qui en sont victimes?
Bien sûr, sinon je serais au mauvais endroit. Ce serait grave si je ne le faisais plus ou si je ne pouvais plus le faire!
La CI-M!ku vous soutiendra-t-elle dans cette démarche?
Oui, car il est dans l’intérêt de la CI-M!kU que je participe à cet organe spécialisé. En quelque sorte comme lien entre les personnes concernées et l’Eglise, je représente en effet des personnes concernées dans cet organe. (cath.ch/kath.ch/rp/bh)
Vreni Peterer est présidente de l’organisation de personnes concernées IG-M!ku et représente les victimes d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique romaine de Suisse alémanique. Elle a elle-même été abusée par un prêtre lorsqu’elle était jeune fille. Lors de la conférence de presse sur l’étude pilote sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique romaine à l’Université de Zurich en septembre 2023, elle a parlé du point de vue des victimes. L’étude documente 1002 cas de 1950 à aujourd’hui. Le projet de recherche se poursuit. RP
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