Rome: Le cardinal Ouellet reconnaît la nécessité des communautés nouvelles

Apic interview

Les mouvements ecclésiaux sont une image de l’Eglise

Ariane Rollier, agence I.MEDIA

Rome, 4 juin 2006 (Apic) La rencontre de Benoît XVI avec les mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles au Vatican, le 3 juin, a été précédée du 2e congrès mondial de ces nouvelles entités ecclésiales à Rocca di Papa, aux environs de Rome.

I.MEDIA, en présence de quelques journalistes, a interrogé à cette occasion le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec (Canada), déjà présent au premier congrès de ce type en mai 1998.

Q: Quelle importance les mouvements ont-ils pour vous dans l’Eglise ?

Cardinal Ouellet: Je crois que les mouvements sont une image de l’Eglise. L’Eglise est en mouvement, c’est-à-dire que Dieu est un Dieu d’amour et ce n’est pas un être statique. C’est un être où circule l’amour entre les personnes divines. Les mouvements dans l’Eglise nous rappellent donc cette dynamique de l’amour. Je crois qu’ils peuvent aussi servir à revivifier les communautés territoriales par leur contribution aux Eglises locales.

Les mouvements, même s’ils sont supra-diocésains, peuvent vraiment aider par leur spiritualité, par leur souci d’évangéliser et par leur créativité spirituelle, leur charisme. Ils peuvent servir à éveiller aussi, ou à réveiller, encore plus, les dons qui existent dans les communautés locales, dans les communautés paroissiales. Il est important que les mouvements soient comme articulés avec les Eglises locales, diocésaine s et paroissiales.

Q: En tant qu’évêque, vous êtes pasteur, comment accueillez-vous ces mouvements dans votre propre diocèse ?

Cardinal Ouellet: Je les accueille, je les salue, je souhaite leur développement. Je crois que nous en avons vraiment besoin. D’ici un an, nous aurons une grande rencontre des mouvements dans mon diocèse, comme étape pour préparer le congrès eucharistique international de juin 2008. Nous sommes donc en train de préparer une rencontre très importante qui va déborder le diocèse et qui va impliquer les mouvements.

C’est vous dire l’importance que j’y accorde pour revitaliser le tissu ecclésial dans mon propre diocèse et chez nous au Québec.

Q: Le cardinal Ratzinger, en 1999, a affirmé que c’étaient les pasteurs qui devaient garantir l’ecclésialité des mouvements. Qu’est-ce que cela signifie ?

Cardinal Ouellet: Cela signifie que les mouvements aussi se situent à l’intérieur de l’Eglise et donc sont en dialogue et en relation étroite avec les pasteurs des Eglises locales. Pour que les charismes soient vraiment mis au service de l’Eglise et de l’évangélisation sur le terrain, je crois que la coordination avec les pasteurs est incontournable. Elle l’est pour que les mouvements atteignent leur propre point d’arrivée, qui est de témoigner de l’Evangile, de convertir jusqu’à un certain point les cultures à la force de l’Evangile, à la beauté du Christ.

Q: Avez-vous constaté des évolutions particulières depuis 1998, entre les deux congrès mondiaux des mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles à Rome ?

Cardinal Ouellet: Je crois tout d’abord que le congrès de 1998 a été une étape très importante pour la réception plus enthousiaste et plus ouverte des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles dans l’ensemble de l’Eglise. Je crois que ce fut un moment clef dans l’histoire de l’Eglise récente que cette Pentecôte 1998 avec Jean Paul II, surtout avec la contribution, à cette époque, du cardinal Ratzinger.

Je crois qu’ensuite il y a eu comme une croissance dans l’unité entre les mouvements. C’était l’appel de Jean Paul II qu’il y ait un peu plus d’unité entre les mouvements, entre ces charismes.

Mais je crois que maintenant que cette route a été tracée et suivie, l’accent sera sur l’évangélisation. Parce que c’est l’unité qui évangélise, c’est la présence de Jésus dans l’unité de l’Eglise qui attire l’attention du monde et donc porte la bonne nouvelle. (apic/imedia/ar/bb)

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