Des manifestants catholiques indiens brûlent des effigies de cardinaux

Un groupe de catholiques de l’État du Kerala, dans le sud de l’Inde, a brûlé les effigies du cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, et du cardinal George Alencherry, chef de l’Église syro-malabare. Ils entendaient protester contre l’imposition de la messe ›uniforme’.

Les manifestants ont appelé à un boycott total du cardinal Alencherry. Tandis qu’en face on juge cet acte comme une cette manifestation de défi ouvert à l’Eglise et au pape, et on promet que des mesures seront prises contre les auteurs, conformément aux dispositions du droit canonique, rapporte l’agence catholique ucanews. 

Une querelle liturgique ancienne

La querelle liturgique, vieille de plusieurs décennies, s’est réveillée en août 2021, lorsque le Synode des évêques syro-malabars a décidé d’imposer une liturgie uniforme dans ses 35 diocèses en Inde et à l’étranger et a accordé un délai jusqu’au 17 avril 2022 pour se conformer pleinement à cette disposition.

Des groupes de prêtres et de laïcs de l’archidiocèse d’Ernakulam-Angamaly ont vivement protesté pour maintenir la célébration face au peuple tout au long de la messe. Alors que la messe ›uniforme’ prévoit que le prêtre se tourne face à l’autel pendant la prière eucharistique.

Pas d’exception possible

Face à cette opposition et après consultation du Vatican, l’archevêque Antony Kariyil, vicaire métropolitain d’Ernakulam-Angamaly, avait accordé une dispense au diocèse. Mais dans un message du 28 février 2012, le cardinal Sandri a soutenu la décision du synode, affirmant que «les règlements liturgiques édictées par le synode ont force de loi partout dans le monde.»

Le 11 mars, le cardinal Alencherry a diffusé la lettre du cardinal Sandri a exhorté tout le monde à suivre le synode, apparemment avec l’intention de régler le différend une fois pour toutes. Ce qui a enflammé cette nouvelle vague de protestations.

Plus de 300 prêtres de l’archidiocèse d’Ernakulam-Angamaly ont tenu une réunion sous la direction de l’archevêque Kariyil, et ont adopté une résolution unanime contre la révocation de la dispense accordée à l’archidiocèse. Ils demandent au Vatican d’approuver leur mode de célébration de la messe en tant que variante liturgique plutôt que de leur imposer la messe synodale uniforme. (cath.ch/ucanews/mp)