Les représentants des religions ont signé l'appel pour les réfugiés le 7 novembre 2018 à Berne. | © B. Hallet
Suisse

Dimanche des réfugiés: des moyens pour favoriser l'intégration  

A l’occasion du Dimanche des réfugiés et du Chabbat des réfugiés, les 15 et 16 juin 2019, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), la Conférence des évêques suisses (CES) et l’Eglise catholique-chrétienne de la Suisse se joignent à la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) pour demander des moyens pour favoriser l’intégration des réfugiés.

Les trois Eglises nationales et la FSCI appellent la Confédération, les cantons et les communes à créer et à maintenir les ressources institutionnelles et organisationnelles nécessaires pour offrir aussi aux réfugiés une promotion linguistique durable.

Se basant sur la parabole de la tour de Babel, ces institutions relèvent que l’histoire de sa construction n’est pas seulement une explication très imagée de la diversité des langues parmi les hommes: «Elle illustre aussi le problème de l’appartenance et de l’exclusion par la langue».

Mgr Markus Büchel avec les réfugiés musulmans du camp de Zahlé, dans la plaine de la Békaa | © Jacques Berset

Les muets restent exclus de la communauté

Avec la mondialisation, l’humanité en est revenue à Babel, écrivent-elles. Elle dispose certes du monde des technologies de connexion, mais les problèmes de compréhension persistent. «Personne ne ressent les barrières culturelles et linguistiques aussi directement que les réfugiés. Ils ont été forcés de quitter l’espace linguistique et culturel qui leur était familier pour chercher une protection dans des pays de langue et de culture étrangères. Celui qui ne peut pas s’exprimer dans la langue nationale et qui ne la comprend pas n’est pas compris, ni entendu. Sa parole est sans poids. Celui qui ne peut pas se faire comprendre devient muet. Et les muets restent exclus de la communauté».

L’intérêt, l’attention, la participation et l’appartenance ne sont pas possibles sans communication. La langue crée la communauté: seul celui qui la comprend et qui la parle peut appartenir à cette communauté. C’est pourquoi, insistent les Eglises et la FSCI, l’Etat et la classe politique ont la responsabilité de faire en sorte que les réfugiés accueillis bénéficient d’un enseignement de qualité dans la langue de leur nouveau point d’attache.

Cours de langues intensifs et enseignants qualifiés

«L’intégration suppose d’une part une disponibilité à s’intégrer, d’autre part la mise à disposition de ressources permettant de le faire. Ceux qui exigent l’intégration doivent habiliter les personnes à s’intégrer. Le bon fonctionnement de la cohabitation dépend essentiellement de la capacité à s’entendre et à se faire entendre. Pour cela, il faut offrir aux réfugiés des cours de langues intensifs dispensés par des enseignants qualifiés».

A l’occasion du Dimanche des réfugiés et du Chabbat des réfugiés, la Fédération suisse des communautés israélites et les trois Eglises nationales appellent la Confédération, les cantons et les communes à créer et à maintenir les ressources institutionnelles et organisationnelles nécessaires pour offrir aussi aux réfugiés une promotion linguistique durable. (cath.ch/be)

Les représentants des religions ont signé l'appel pour les réfugiés le 7 novembre 2018 à Berne. | © B. Hallet
5 juin 2019 | 13:04
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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