Etats-Unis: Vaccins à base de cellules de foetus avortés contre les maladies infantiles

«Oui» si des vaccins «éthiques» ne sont pas disponibles

Rome, 25 juillet 2005 (Apic) L’Académie pontificale pour la vie a invité les parents américains à ne pas refuser systématiquement d’inoculer à leurs enfants des vaccins préparés à partir des cellules dérivées des foetus avortés, quand des vaccins «éthiques» ne sont pas encore disponibles.

C’est ce qui ressort d’une étude de l’Académie pontificale pour la vie, publiée dans le numéro de la revue scientifique italienne «Morale e Medicina» daté de mai/juin 2005 et rendu public le 18 juillet. Cette revue est éditée par l’institut de bioéthique de l’Université du Sacré Coeur à Rome.

Dans son étude intitulée «des réflexions morales sur des vaccins préparés à partir des cellules dérivées des foetus humains avortés», l’Académie pontificale répond aux questions de mouvements «pro-life» américains, au sujet des vaccins contre les maladies infantiles mis sur le marché aux Etats-Unis.

L’article est fondé sur une étude commandée en juin 2003 par l’Académie à laquelle a été associée la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ainsi, l’Académie rappelle qu’elle n’est pas contre les vaccins, mais espère qu’aux Etats-Unis, il soit possible – en particulier dans le cas de la rubéole, dont le vaccin (RA 27/3) est inoculé obligatoirement à l’école – de recourir à des vaccins autres que ceux utilisés actuellement. Ils sont fabriqués à partir de cellules provenant d’embryons avortés. En attendant, le document recommande de recourir à ces vaccins jusqu’à ce que d’autres soient disponibles.

Le document précise cependant que l’utilisation «des vaccins moralement répréhensibles» peut être «moralement justifiée», car il y a une «hiérarchie dans la morale». Il reconnaît cependant le «droit des parents de ne pas accepter» ces vaccinations.

La plupart des vaccins utilisés aujourd’hui viennent du tissu dérivé de foetus humains volontairement avortés entre 1964 et 1970. L’article indique ainsi que les personnes impliquées dans ces avortements sont «coupables de la coopération avec le mal» aussi bien que «ceux qui préparent les vaccins employant ces cellules humaines» et ceux qui «participent au marketing de tels vaccins». Mais il y a des gradations de la complicité et dans l’immoralité. Les médecins et les parents qui emploient les vaccins pour des raisons de santé effectuent «une forme de coopération matérielle très à distance», reflétant un acte immoral «très léger».

Double réponse

La réponse donnée aux Etats-Unis est «double» a expliqué Mgr Eglio Sgreccia, président de l’Académie pontificale pour la vie, interrogé par Radio Vatican le 23 juillet. «D’une part, il est dit que dans un contexte particulier, celui des Etats-Unis, il est licite d’utiliser ces vaccins, car il n’y en pas d’autres à disposition actuellement».

«D’autre part, «la collaboration» à l’avortement se fait dans le temps, quand ont été prélevées les cellules, puis multipliées et diffusées. Pour les médecins qui pratiquent ces vaccins, les enfants qui les reçoivent, il n’y a aucune collaboration coupable. Ils n’ont rien à voir avec les avortements autrefois opérés. C’est un devoir de vacciner les enfants, car ils en ont besoin», a poursuivi Mgr Sgreccia.

Mais «l’Etat doit solliciter les industries à fabriquer des vaccins ne recourrant pas à des cellules issues de foetus, encore moins à l’avortement, car aujourd’hui avec les progrès de la science on peut recourir, comme en Europe, aux cellules animales», a conclu Mgr Sgreccia. (apic/imedia/hy/pr)

25 juillet 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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