France: La première femme «prêtre» française sera «ordonnée» samedi à Lyon

L’archevêque de Lyon condamne cet acte, qui se répète pourtant

Lyon, 30 juin 2005 (Apic) Geneviève Beney devrait devenir samedi la première «femme prêtre» française, à l’occasion d’une cérémonie organisée sur une péniche à Lyon mais déjà condamnée par l’Eglise catholique. L’acte a déjà été condamné par Mgr Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, qui l’a qualifié de «grave», en «rupture à l’égard de l’Eglise catholique».

L’archevêché de Lyon a du reste demandé mercredi à Geneviève Beney de renoncer à son projet de devenir «prêtre», estimant que «cet acte relève de l’effet d’annonce» et que «pour beaucoup de catholiques, ce sera une source de blessures et de souffrances inutiles». Dans un communiqué, l’archevêché de Lyon estime que le projet de Mme Beney, une habitante du Gard qui a annoncé vouloir devenir prêtre le 2 juillet à Lyon, «ne remplit aucune des conditions requises par l’Eglise catholique».

Geneviève Beney ne sera cependant pas la première femme à être «ordonnée». En juin 2002, sept femmes avaient été «ordonnées» prêtres sur le Danube, en Autriche. Plus récemment, il y une dizaine de jours, une femme a été «ordonnée prêtre» au cours d’une cérémonie tenue secrète, en Europe centrale.

Selon l’Agence France presse, Geneviève Beney est âgée de 55 ans. Mariée et sans enfant, elle a obtenu au début des années 1980 une licence de théologie à la faculté de Strasbourg, avant de s’éloigner peu à peu de l’Eglise catholique où elle ne trouvait «pas (sa) place».

Installée à Saint-Victor-des-Oules (Gard), où elle consacre son temps à de multiples engagements bénévoles, Geneviève Beney s’est rapprochée il y a quelques années de plusieurs mouvements catholiques réformateurs ou contestataires. Rejoignant ainsi l’engagement de sept femmes «ordonnées» prêtres en juin 2002 sur le Danube par l’Argentin Romulo Braschi, membre de l’Eglise catholique et apostolique charismatique du Christ-Roi, non reconnue par le Vatican.

Les 7 femmes furent cependant rapidement excommuniées. Deux d’entre elles, l’Autrichienne Cristina Mayer-Lumetzberger et l’Allemande Gisela Forster, ont été par la suite «ordonnées évêques» par le même Braschi.

Une rupture

Samedi, Geneviève Beney doit être «ordonnée» prêtre par les deux «évêques femmes» excommuniées, encore une fois sur un bateau, aux multiples symboliques dans la tradition chrétienne, qui partira de Lyon en souvenir des premiers martyrs de Gaule.

Selon l’Agence France presse toujours, les deux mêmes «évêques» devraient ensuite «ordonner» neuf femmes diacres ou prêtres le 25 juillet sur un bateau-mouche au milieu du Saint-Laurent, entre le Canada et les Etats-Unis.

S’exprimant sur cette «ordination», Mgr Philippe Barbarin relève qu’une «telle cérémonie constituera sans équivoque un acte grave de rupture à l’égard de l’Eglise catholique (…) Il n’y aura, en effet, aucune vérité dans les mots qui seront prononcés, ni dans les actes qui seront posés».

Les Ecritures «n’interdisent pas»

Un avis que ne partage pas la dernière femme à avoir été «ordonnée» il y a une dizaine de jours en Europe centrale. Pour elle, «rien dans les Ecritures n’interdit à une femme de devenir prêtre». Elle raconte qu’elle a fourni tous les arguments en faveur de la prêtrise féminine au président du Conseil pontifical pour les communications sociales à Rome, l’archevêque John Paul Foley. «Il a répondu qu’il était simplement impossible biologiquement pour une femme d’être prêtre, tout comme il est impossible à un homme de concevoir un enfant (.)». (apic/ag/pr)

30 juin 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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