Le gouvernement bernois rejette la «charte des religions»

Le Conseil-exécutif bernois a refusé, le 1^er septembre 2022, la mise en place d’une «charte des religions». La démarche entendait obliger les communautés religieuses non reconnues du canton à promouvoir l’intégration de leurs fidèles, à entretenir le dialogue interreligieux et à se conformer strictement à l’ordre juridique en vigueur.

L’idée d’une «charte des religions» avait été déposée par postulat en 2018, rappelle l’ATS. Elle était issue d’une intervention au Grand Conseil. Le législatif cantonal l’avait transmise au Conseil-exécutif (gouvernement cantonal), qui s’était montré prêt à l’examiner.

Quatre ans plus tard, le gouvernement a cependant revu sa position. Dans un communiqué, il indique ne pas voir l’utilité d’une telle charte. Il considère notamment que les communautés qui ne signeraient pas la charte pourraient être soupçonnées de ne pas respecter l’ordre juridique en vigueur.

Vers un «échange direct» entre les religions et l’Etat

Le Conseil-exécutif de Berne estime qu’il pouvait y avoir des raisons tout à fait légitimes de ne pas signer le document. Il craint qu’une subdivision en communautés «problématiques» et «non problématiques» ne conduise à une polarisation et à un isolement supplémentaire de certains groupes.

Il a également été déploré que les directives de la charte s’orientent avant tout sur les dangers potentiels au sein des communautés, exprimant une attitude de suspicion généralisée. Selon un rapport du gouvernement, les représentants des communautés religieuses sont en outre réticents à un tel type de charte. Le gouvernement entend miser sur «l’échange direct». Il est ainsi prévu d’examiner d’ici 2023 comment la collaboration entre l’Etat et les communautés pourrait être améliorée. (cath.ch/ats/hz/rz)