Montréal: le cimetière Notre-Dame-des-Neiges fermé pour cause de neige

Le cimetière Notre-Dame des neiges à Montréal est fermé pour cause de grève de ses employés. Recouvert actuellement d’un mètre de neige, il devrait rouvrir avec la fonte printanière… et le dégel des relations entre le syndicat et la direction.

Rattaché à la paroisse Notre-Dame de Montréal, le cimetière occupe un vaste parc arboré au coeur de la ville. Suite à un conflit du travail, ses employés se sont mis en grève, au mois de janvier 2023, rapporte le site Présence information religieuse. Le problème est que ce personnel effectue aussi le déneigement des 33 km d’allées et de chemins qui sillonnent le cimetière. En l’absence de déblaiement, pour des raisons de sécurité, la direction a donc décidé de fermer le parc.

Les proches des défunts se lamentent

Au grand dam de proches des personnes inhumées qui sont dans l’impossibilité de venir se recueillir sur les tombes. Comme cette maman venue avec sa fille pour prier sur la tombe d’un enfant, au jour de son anniversaire le 22 février, et que le gardien a refusé de laisser entrer malgré ses larmes.

«Seules les familles endeuillées y sont accueillies, sur rendez-vous, pour une inhumation en mausolée ou pour un service de crémation», a confirmé Daniel Granger, porte-parole du Conseil de fabrique paroissial. «Le cimetière Notre-Dame-des-Neiges regrette cette décision et les inconvénients qui en découlent pour les familles des défunts».

«Une entente de bonne foi entre les parties permettrait aussi la reprise complète des activités», ajoute la partie patronale qui rappelle qu’«aucune inhumation en terre ne sera possible tant que les employés d’opération poursuivent leur grève».

Le syndicat refuse de porter le chapeau

Patrick Chartrand, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges (CSN), estime que cette histoire est un crève-cœur. «Je trouve vraiment triste que des familles aient à subir de telles émotions», relève celui qui travaille dans ce lieu depuis trois décennies.

«Nous étions conscients qu’en faisant la grève, certains services seraient affectés». Mais «fermer le cimetière et nous en faire porter le blâme, alors là je trouve cela trop facile», dit le syndicaliste rappelant que durant la pandémie, ses collègues et lui n’étaient pas en grève. Ils ont plutôt travaillé six jours sur sept.

Les gardiens de sécurité embauchés durant la grève pourraient bien accompagner les familles et leur indiquer les chemins les plus sécuritaires au lieu de leur barrer la route et d’accroître leur peine, juge-t-il. 

La grève déclenchée en janvier était «le dernier recours» des employés d’entretien qui sont prêts à négocier… mais de bonne foi. «Si c’est le cas, le règlement pourrait être très rapide», promet Patrick Chartrand.

La direction attend la fonte des neiges

Du côté de la direction, on compte surtout sur … la météo: «L’arrivée du printemps, l’évolution de la température et la fonte des neiges permettront de déterminer le moment où l’ensemble du site et les 33 kilomètres de chemins qui le parcourent seront devenus sécuritaires pour accueillir les membres des familles des défunts», a -t-elle communiqué le 13 mars 2023. (cath.ch/pir/mp)