Un scandale sexuel secoue l'Eglise du Liberia

L’Eglise catholique du Libéria est secouée depuis août 2018 par de présumées affaires d’abus sexuels et d’homosexualité qui impliqueraient deux hauts membres du clergé: l’archevêque de Monrovia, la capitale, Mgr Lewis Zeigler, et l’évêque Andrew Karnley de Cape Palmas (sud-est).

Les deux évêques sont accusés par un ancien religieux, Gabriel Sawyer, d’avoir cherché à entretenir des relations homosexuelles notamment avec lui. Après son refus, les prélats auraient alors tout fait pour le chasser de l’Eglise, en exerçant sur lui une forte pression.

L’affaire est est considérée comme «le plus grand scandale» qui éclabousse l’Eglise du Libéria. Le Père Gabriel Sawyer s’est dit avoir été contraint de démissionner. Car, a-t-il dit, il lui était devenu «trop difficile» de poursuivre sa mission religieuse à cause «des pressions et violences psychologiques» exercées sur lui du fait de son «refus» d’avoir des relations sexuelles avec certains membres du clergé. Il a déclaré avoir envoyé des messages de dénonciation au Vatican et attendu une confrontation avec ceux qu’il accuse, mais en vain. Interrogé, vendredi 10 mai 2019, l’un des deux évêques mis en cause, Mgr Andrew Karnley, a démenti ces accusations.

Depuis sa démission l’année dernière, Gabriel Sawyer vit aux Etats-Unis où il s’est marié. Selon les médias libériens, les abus sexuels et l’homosexualité au sein de l’Eglise catholique sont connus depuis longtemps.

Edmund Zar-Zar Barglor, membre influent de la diaspora libérienne aux Etats-Unis, a critiqué ces allégations d’abus sexuels et d’homosexualité dans l’Eglise. Il souligne le contexte de leur divulgation: au moment où Mgr Karnley est pressenti pour prendre la succession de Mgr Zeigler. (cath.ch/ibc/pp)