Le Mouvement chrétien des retraités (MCR) en quête d'un nouveau souffle

Lausanne, 28.09.2015 (cat.ch-apic) «Il ne faut pas qu’on s’endorme!», a lancé François Merçay, responsable pour le canton du Jura du Mouvement Chrétien des Retraités (MCR). Le comité romand du MCR , ancienne Vie montante, s’est réuni le 25 septembre 2015, à Lausanne, autour de Josy Lambiel.

La présidente du MCR  a orienté ses réflexions sur le recrutement de nouveaux membres et la redynamisation d’un mouvement en perte de vitesse.

Une fois les festivités du jubilé des 50 ans de la «»Vie Montante» passées, le comité s’est mis au travail pour préparer l’avenir du MCR. Conscients du vieillissement du mouvement, les représentants des cantons ont envisagé plusieurs solutions pour recruter de nouveaux membres et redynamiser le mouvement à l’interne. «Il est nécessaire de soutenir les responsables des cantons et des groupes», a prévenu François Merçay. Recueillant l’approbation du comité, il a évoqué des ateliers, entre autres, de formation à l’expression orale et à la rédaction pour optimiser les contributions au journal du mouvement.

«Des formations avaient été dispensées en 2001 au niveau romand, mais elle furent stoppées il y a trois ans, faute de moyens financiers», a rappelé Lucien Maystre, diacre et membre du comité. Une fois adopté le principe des ateliers, un sondage préalable permettra d’adapter les formations aux attentes des responsables de groupes. Les formations débuteraient dès 2016. Josy Lambiel  a évoqué l’accompagnement de ces responsables de groupes et des secteurs, «Il faut leur prêter attention et ne pas les laisser seuls», a-t-elle insisté. Le comité du Valais a anticipé cette réalité du terrain en organisant une rencontre entre le bureau et les sept responsables de secteurs. «On ne les voit jamais, ce sera une belle occasion de mieux connaître la réalité du terrain», a souligné Françoise Bourban, vice-présidente pour le valais.

 Recruter des jeunes retraités

Le comité romand a évoqué également le problème aigu du recrutement de nouveaux membres. Alors que la majorité des membres du MCR, est issue des bancs de l’Eglise, les générations de jeunes retraités, moins pratiquantes que leurs aînés, se tournent plus volontiers vers les loisirs que la spiritualité. Globalement en meilleure santé, ils sont très actifs et peu intéressés par des réunions «statiques». «L’Eglise en sortie» du pape François devient une réalité pour le MCR. Une expérience a été tentée, avec succès, à Porrentruy, dans le Jura, où un groupe de sept personnes a traité un thème en marchant, avec des pauses pour des temps de prière et de réflexion. «Les retours sont très positifs, et cette sortie sera renouvelée», a annoncé François Merçay, initiateur du projet, qui a retenu toute l’attention du comité. Cette stratégie ne remet pas en cause les réunions traditionnelles qui se déroulent en groupe.

 Le MCR «en sortie, vers les périphéries»

«Il faudra aller chercher les gens là où ils se trouvent, quitte à bouger les lignes du mouvement», confiait Josy Lambiel à l’issue de la réunion. Il a été question d’aller vers les personnes qui, pour des raisons de santé, se retrouvent dans les homes. Le sujet n’a pas manqué d’intéresser les participants. Une expérience est tentée actuellement dans le canton du Jura. Une personne du MCR a été déléguée pour aller à la rencontre des personnes du quatrième âge. Josy Lambiel attend avec impatience les premiers résultats de ces rencontres pour mettre en place, avec le comité, une démarche d’ouverture vers ces membres.

Le mouvement cherche deux aumôniers pour les cantons de Vaud et Genève. «Nous allons solliciter le nouveau vicaire épiscopal, Chritophe Godel, pour qu’il nous aide à trouver ces aumôniers», a annoncé Josy Lambiel. Neuchâtel est en bonne voie pour remplacer François Jacot, l’actuel conseiller spirituel protestant pour le canton, qui a demandé à partir. La présidente attend la confirmation de son remplaçant. Jean-Jacques Martin, le vicaire épiscopal du canton de Neuchâtel, assurera l’interim jusqu’à la fin de l’année.

 Une visibilité nécessaire

L’ordre du jour mentionnait également le renforcement des relations entre le MCR et la Communauté romande de l’apostolat des laïcs (CRAL). Une opportunité pour le MCR de rester en lien avec d’autres mouvements et de garder une bonne visibilité sur la scène romande. La valaisanne Alphonsine Moos a accepté de représenter le MCR à la CRAL. Le comité cherche un représentant du mouvement à la Fédération suisse des retraités (FSR), un poste auquel René Curdy, le président du bureau valaisan, a dû renoncer pour des raisons de santé. «Il est important d’entretenir des liens avec ce type d’organisation qui peut nous apporter beaucoup», souligne Josy Lambiel, soucieuse de l’image du mouvement à l’extérieur, et, poursuit-t-elle, «il faut aller voir au dehors».

 Le nouveau thème de l’année bien accueilli

Les réunions ont commencé avec la reprise de septembre. «Les aînés face aux défis du monde», le nouveau thème qui rythmera les six rencontres de l’année, a été présenté à l’ensemble des cantons. «Les gens ont apprécié la simplicité du thème, les textes moins longs et plus abordables qui permettront des témoignages plus concrets», rapporte Elisabeth Dupuis, représentante du canton de Vaud. Un témoignage qui reflète la tendance romande.

Encadré

Les réunions

Les réunions, six par année, s’articulent autour d’un thème traité dans les chapitres d’un livret reçu au début de l’année. Ces rencontres, d’une heure en général, comportent la lecture, l’échange autour du thème, des réflexions et témoignages sous l’éclairage éventuel d’un prêtre ou d’un pasteur.

Le MCR

Le mouvement Vie Montante, actuel MCR, est né en 1962, à Paris. Vie Montante s’implante en Suisse de façon informelle à Genève, Lausanne et Sion. Certaines paroisses y organisent à l’intention des aînés des réunions de préparation à l’occasion des grandes fêtes liturgiques. C’est à Lausanne que le MCR s’implante en Suisse romande officiellement. Son secrétaire français, André d’Humières, assiste à la création du premier groupe en l’église du Saint Rédempteur à Lausanne, le 3 novembre 1966. D’autres groupes seront créés en valais, en 1967 à Genève, dès 1968 dans le canton de Fribourg et dans le Jura. Depuis 1970, la Vie Montante fait partie de la Communauté Romande de l’Apostolat des Laïcs (CRAL). En 1976, sont crées un comité et un secrétariat romands chargés de la direction et du développement du Mouvement, ainsi que de la liaison avec le comité directeur de Vie Montante France. En 1987, la Vie Montante confirme ses structures par des statuts. En 1990, elle crée son propre journal et fête le 25e anniversaire de sa fondation. (apic/bh)