Fessée: La Commission de protection de l'enfance contredit le pape François

Rome, 8 février 2015 (Apic) «On ne frappe pas les enfants», a déclaré Peter Saunders, le président de la nouvelle Commission vaticane pour la protection de l’enfance. Il réagissait aux récents propos du pape François justifiant la fessée comme punition pour les enfants.

«Notre Commission ne s’occupe pas que d’abus sexuels, mais aussi de mauvais traitements physiques», a affirmé Peter Saunders, lui-même victime d’abus, rapporte le 8 février 2015 l’agence de presse allemande dpa.

«Un bon père sait attendre et pardonner mais aussi corriger avec fermeté», avait déclaré le pape lors de son audience générale du 4 février au Vatican, consacrée au rôle du père dans la famille.
Sortant comme souvent du texte préparé, il avait ajouté: «Une fois dans une réunion, j’ai entendu un père déclarer : ‘je dois parfois frapper un peu mes enfants. Mais jamais sur le visage pour ne pas les humilier’. Cela, c’est beau, il a le sens de la dignité. Il doit punir, et le fait de manière juste.»

«A notre époque, il n’y a plus de place pour les punitions corporelles», a indiqué le président de la Commission, qui s’est réunie pour la première fois du 6 au 8 février pour lancer ses premiers projets.

Critiques dans le monde

Les déclarations du pape François estimant qu’un père pouvait donner une fessée à son enfant ont provoqué des critiques ailleurs dans le monde.

En Irlande, l’ancienne présidente Mary McAleese a parlé d’un «retour en arrière» du pape, le Saint-Siège ayant déconseillé cette pratique l’année dernière. Elle a également rappelé que le Saint-Siège était signataire de la Convention aux Droits de l’enfant et que le Comité des Droits de l’enfant des Nations unies préconisait l’interdiction de tout châtiment corporel à l’encontre des enfants.

Passée quasi-inaperçue en Italie, la remarque a été également critiquée en Allemagne et au Royaume-Uni.

«Il n’existe aucun coup contre les enfants qui soit digne. Il faut être clair. Toute violence contre des enfants est totalement inacceptable», a affirmé Manuela Schwesig, ministre allemande de la Famille dans le quotidien «Die Welt» à propos des déclarations du pape François.

L’association Aide allemande à l’enfance a appelé le pontife argentin à corriger son erreur: «Ce pape est particulièrement humain mais tout homme peut se tromper. En affirmant qu’il est normal de frapper (un enfant) si cela se fait dans la dignité, il se fourvoie totalement». (apic/ag/rz)