Russie: Le Patriarche de Moscou est contre l’introduction de la peine de mort
La peine capitale possible dans certains cas
Chisinau, 12 octobre 2011 (Apic) «La peine de mort est acceptable dans des cas spéciaux, mais le système judicaire existant ne peut justifier son utilisation», estime Cyrille Ier, Patriarche de Moscou.
«Je suis contre la peine de mort, aujourd’hui en Russie. Aujourd’hui, pour éliminer un rival, on commandite un meurtrier. Considérant l’état actuel de nos tribunaux, si la peine de mort était introduite, les gens seront ’éliminés’ légalement, et c’est un grand danger», a déclaré le Patriarche dans une interview accordée aux télévisions moldaves et roumaines et à la TV russe «Rossiya-24», le 12 octobre 2011.
Le primat de l’Eglise orthodoxe russe a relevé plusieurs cas où, «soudain, au dernier moment, il a été prouvé que l’accusé n’était pas coupable». «Si nous voulons réintroduire la peine de mort dans certains cas, – je pense à des maniaques, des tueurs en série ou encore des terroristes -, nous devons absolument posséder des preuves solides que cette personne est bien l’auteur du crime qui lui est reproché et qu’elle n’a pas été forcée à plaider coupable. Une telle chose ne peut exister dans le futur», a-t-il ajouté.
Une idée philosophique
Cyrille Ier a rappelé que la tradition de l’Eglise ne condamne ni ne rejette la peine de mort. «Le Christ lui-même a été crucifié. Il a été au bout de sa peine et il n’a jamais dit que les criminels ne doivent pas être exécutés. Et nos Pères non plus.» Et de préciser: «Le rejet de la peine de mort n’est pas le résultat de la tradition chrétienne, mais celui d’une nouvelle idée philosophique libérale née en Europe occidentale.»
Il a finalement fait remarquer que si l’Eglise orthodoxe n’a jamais rejeté la peine de mort, elle s’est prononcée contre son application. Le Patriarche a aussi rappelé que, depuis plus de cent ans, il n’y avait eu que sept ou huit cas d’exécution capitale dans l’Empire russe. (apic/interfax/nd)