Suisse: Visite du cardinal Antonios Naguib, patriarche d’Alexandrie des coptes catholiques
Les évêques suisses demandent au Caire la protection des minorités religieuses
Fribourg, 27 octobre 2011 (Apic) Le cardinal égyptien Antonios Naguib, patriarche d’Alexandrie des coptes catholiques, est de passage en Suisse en fin de semaine. Il rencontrera vendredi 28 octobre Mgr Pier Giacomo Grampa, évêque de Lugano, et célèbrera la messe samedi et dimanche à Fribourg. A cette occasion, la Conférence des évêques suisses (CES) se déclare solidaire des chrétiens coptes et demande au Caire la protection des minorités religieuses.
Les catholiques de Suisse condamnent très fermement la répression visant les chrétiens coptes et appellent les autorités égyptiennes à protéger les minorités religieuses, écrit la CES. Les évêques suisses partagent le souhait du cardinal Antonios Naguib que «l’Etat de droit s’impose avec le temps et que les chrétiens coptes y aient un rôle à jouer».
La CES consternée par les attaques contre les coptes
Au nom de l’Eglise catholique en Suisse, la CES se dit consternée par les récentes atteintes portées aux chrétiens coptes d’Egypte et exprime tout son soutien à ses frères coptes, en Suisse comme en Egypte.
Cette solidarité se manifestera notamment par la rencontre, ce vendredi 28 octobre, entre le patriarche Antonios Naguib et Mgr Pier Giacomo Grampa, évêque de Lugano et responsable du Groupe de travail «Islam» de la CES. Tous deux participeront à une procession aux flambeaux «en union de prière avec leurs frères d’Egypte». La rencontre est organisée par l’œuvre d’entraide catholique «Aide à l’Eglise en Détresse» (AED) et s’inscrit dans le cadre de la 5e Journée nationale de prière et de sensibilisation pour les chrétiens discriminés et persécutés dans le monde. La procession aux flambeaux, organisée par la paroisse de Pregassona-Pazzalino, aura lieu vendredi 28 octobre à 20h30 depuis l’église SS. Giovanni Battista e Massimilio Kolbe.
Le cardinal Antonios Naguib sera également présent à Fribourg le samedi 29 octobre (à 18h à l’église du Christ-Roi) et le dimanche 30 octobre (10h15 à la cathédrale St-Nicolas). Plus d’info sur: http://www.aide-eglise-en-detresse.ch/
Encadré
5ème Journée de prière pour les chrétiens discriminés et persécutés
Cette année 2011 restera comme l’une des années les plus dramatiques pour celles et ceux qui vivent leur foi chrétienne dans des pays où ils sont quotidiennement objets de discriminations et de persécutions ouvertes, écrit l’œuvre d’entraide «Aide à l’Eglise en Détresse» (AED). Ces dernières années, les persécutions ciblées contre des chrétiens particuliers se sont de plus en plus transformées en attentats généralisés contre les communautés chrétiennes. Ce qui se passe en Irak, au Nigeria, aux Philippines, en Inde, au Pakistan et en Egypte en est le témoignage évident, écrit l’AED.
L’AED, s’appuyant sur des sources très diverses, estime que «75% des cas de violences et de discriminations contre des groupes religieux concernent les chrétiens (…) Paradoxalement, c’est d’eux que la presse internationale a tendance à le moins parler». L’œuvre d’entraide catholique souligne, à l’occasion de sa cinquième «Journée nationale pour les chrétiens discriminés et persécutés», que l’Eglise copte n’a jamais autant souffert de la violence antichrétienne qu’en 2011.
Encadré
Ancien supérieur des jésuites à Alexandrie, le Père Henri Boulad, religieux égyptien habitant au Caire et ex-directeur de Caritas-Egypte, manifeste ses inquiétudes quant à la tournure que prend la «révolution arabe». Dans une récente interview à AED-France, il s’est dit «peiné, outragé, furieux» après le massacre par l’armée d’une vingtaine de manifestants coptes au Caire le 9 octobre 2011. «Je pense que l’armée est infiltrée par des islamistes. Nous sommes à un tournant inquiétant», déclare-t-il. Et d’affirmer qu’il y a une vraie récupération de la révolution par les fondamentalistes. «C’est d’ailleurs la même chose qui se passe en Libye et en Tunisie. Pour moi, il est clair que le monde arabe est en train de virer dans l’islamisme avec la bénédiction des puissances Occidentales. A croire que l’Occident n’a rien appris du passé. Qu’a-t-on fait de l’expérience de l’Irak ?»
Le jésuite égyptien regrette aussi qu’il y ait une manipulation médiatique de l’opinion. «Les rebelles sont unanimement présentés comme des libéraux qui veulent la démocratie. Au lieu de démocraties, se sont des régimes islamistes qui vont se mettre en place. Je pense que l’intervention de l’Occident dans les scénarios des pays arabes est dictée par des intérêts économiques et financiers. Il y a un manque d’objectivité total. Est-ce que l’Occident se rend compte qu’en mettant en place tous ces régimes dans le monde arabe, il se prépare à un avenir amer? Personne n’a pas pris la véritable mesure de la puissance, de l’organisation et de la détermination des islamistes». (apic/ces/aed/be)
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