Bénin: Le pays où naquit le premier cardinal d’Afrique sub-saharienne

Courte histoire de la mission au Bénin

Rome, 13 novembre 2011 (Apic) Si l’on se réfère à l’histoire ecclésiale, la fondation officielle de l’Eglise catholique au Bénin n’est pas ancienne. C’est avec l’arrivée, en avril 1861, de deux missionnaires espagnol et italien, que commence l’évangélisation généralisée du pays. A l’occasion des 150 ans de leur «débarquement», le pape Benoît XVI fera le voyage dans l’ancienne colonie française.

Ce n’était pourtant pas la première fois que des missionnaires se rendaient dans le Golfe de Guinée. Au 16e siècle, des Portugais avaient essayé en vain de transmettre le message de l’Evangile dans l’actuel Bénin. Le roi du lieu avait lui-même prié des marchands portugais d’envoyer la délégation d’hommes d’Eglise. On remarqua rapidement cependant que le dirigeant ne voulait pas vraiment être baptisé et ne comptait pas renier la religion et les cultes autochtones. Probablement avait-il appelé les Européens afin de renforcer sa position vis-à-vis de voisins et ennemis.

Climat malsain pour les missionnaires

Au cours des siècles suivants, toutes les autres tentatives missionnaires échouèrent. Dans les années soixante du 19e siècle, les croyants n’étaient pas légion dans le nouveau vicariat du Dahomey. Après deux ans et demi de travail, en décembre 1863, les missionnaires avaient baptisé 288 enfants en bas âge, mais seulement 31 adultes. Jusqu’à la fin du siècle, le nombre de fidèles grandit pour atteindre 5’000.

Le climat tropical, le manque d’hygiène et les maladies firent payer un lourd tribut aux 40 missionnaires venus jusqu’alors dans le pays. Ils ne dépassaient en moyenne pas 33 ans et restaient au Bénin 30 mois.

1658, premier catéchisme en langue vernaculaire

La sortie du premier catéchisme en langue vernaculaire, en 1658, représente un moment symbolique pour l’évangélisation du Bénin. La mission change avec la création de la «Congregatio de Propaganda Fide» par le pape Grégoire XV en 1622. Elle tend à plus impliquer les autochtones.

Jusqu’en 1796, l’actuel Bénin dépend de l’archevêché de Funchal, capitale de l’île de Madère. La région devient ensuite une préfecture apostolique, puis un vicariat apostolique, avant que le pape Pie XII ne crée l’archevêché de Cotonou, en 1955.

Les prêtres du Bénin, pionniers de l’égalité de droits pour l’Eglise africaine

C’est un prêtre du Bénin qui devint un des plus grands pionniers de l’égalité de droits pour l’Eglise. En 1960, Mgr Bernardin Gantin (1922-2008) devient le premier archevêque autochtone de Cotonou. Il est le premier Africain noir à accéder à un poste dirigeant à la curie en devenant préfet de la Congrégation pour les évêques. En 1993, il devient doyen du collège des cardinaux. Dans l’enfance du cardinal Gantin, il n’y avait aucun prêtre autochtone au Bénin. Le premier a été ordonné en 1928.

150 ans après la «fondation» de l’Eglise catholique dans le pays, le Bénin reste une terre de mission. Près de 70% de la population pratiquent des religions et cultes autochtones, même s’ils appartiennent officiellement à d’autres religions. Le culte vaudou est particulièrement répandu.

Prendre le vaudou en compte

Alors qu’il était encore professeur à l’Université, le pape Benoît XVI avait demandé qu’on se penche de manière détaillée sur ce culte entouré de mystères. Un de ses derniers élèves a rédigé une thèse de doctorat intitulée «Essai d’une herméneutique du culte vaudou au Dahomey-Bénin». Devenu aujourd’hui secrétaire du Conseil pontifical pour la culture, Mgr Barthélemy Adoukonou accompagnera le pape dans son voyage au Bénin. (apic/cic/bal/amc)

13 novembre 2011 | 16:57
par webmaster@kath.ch
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