Rome: Le Vatican confirme l’arrestation du majordome du pape

Ouverture d’une instruction judiciaire

Rome, 26 mai 2012 (Apic) Le Vatican a confirmé le 26 mai 2012 l’arrestation du majordome du pape. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a officiellement confirmé samedi que l’homme arrêté 3 jours plus tôt «en possession illégale de documents confidentiels» était le valet de chambre de Benoît XVI, Paolo Gabriele.

Le scandale, surnommé «Vatileaks» – du nom de la révélation des télégrammes diplomatiques publiés par WikiLeaks – porte sur une série de documents communiqués à des médias italiens en janvier et février derniers et faisant état de mauvaise gestion au sein du Vatican.

Le Père Federico Lombardi, qui a personnellement fait part de son étonnement et de sa peine après l’arrestation de ce proche collaborateur du pape, a assuré qu’il demeurait en détention au sein de l’Etat de la Cité du Vatican pour l’ouverture d’une phase d’instruction formelle.

Dans une déclaration à la presse, le Père Lombardi a tout d’abord nommé pour la première fois Paolo Gabriele, laïc quadragénaire et majordome de Benoît XVI depuis début 2006, marié et père de 3 jeunes enfants. Il a également indiqué que son interpellation avait eu lieu dans son domicile familial, au sein de l’Etat de la Cité du Vatican, dans la soirée du 23 mai.

C’est donc après plus de 48 heures de détention et une «phase d’instruction sommaire» menée par le Promoteur de justice du Vatican (procureur) Nicola Picardi, qu’a été ouverte la phase d’instruction formelle conduite par le juge d’instruction Piero Antonio Bonnet. Seule la justice vaticane est, pour l’heure, concernée par cette affaire.

Le Père Lombardi a par ailleurs indiqué que l’accusé avait fait appel à 2 avocats habitués à travailler avec le Tribunal du Vatican, et avait pu s’entretenir avec eux. Il a enfin assuré que la phase d’instruction se poursuivrait «jusqu’à ce que soit obtenu un cadre convenable de la situation», ajoutant devant les journalistes ne pas penser que tout soit résolu avec l’arrestation de Paolo Gabriele.

Le porte-parole du pape a ainsi confirmé les doutes qui subsistent sur le fait que le majordome du pape, apprécié de tous au Vatican, ait pu agir seul. Interpellé par l’agence de presse I.MEDIA sur les sentiments éprouvés par Benoît XVI, le Père Lombardi s’est borné à dire qu’ils étaient «facilement imaginables».

Benoît XVI est apparu pour la première fois en public, le 26 mai 2012 en milieu de journée, sans son majordome, Paolo Gabriele, soupçonné d’être impliqué dans la série de révélations de documents secrets qui a récemment secoué le Vatican, a constaté I.MEDIA. La veille, le Saint-Siège avait annoncé l’arrestation d’une personne «en possession illégale de documents confidentiels», sans pour autant confirmer son identité.

Un véritable séisme secoue la curie romaine

Avec une vingtaine de minutes de retard sur l’horaire prévu, la papamobile blanche de Benoît XVI est entrée samedi 26 mai sur la place Saint-Pierre sous les acclamations et les chants festifs de plus de 20’000 charismatiques italiens du «Renouveau dans l’Esprit» réunis au Vatican depuis l’aube. A bord du véhicule, à la place habituellement occupée par son majordome, à côté du chauffeur, était assis un autre employé laïc appartenant fort probablement à l’»antichambre pontificale».

Si le discours du pape était très certainement écrit bien avant que ne se déclenche le véritable séisme qui secoue la curie romaine depuis l’arrestation du valet de chambre du pape, certains propos de Benoît XVI, prononcés d’une voix rauque et fatiguée, résonnaient cependant de manière toute particulière. «Ne cédez pas à la tentation de la médiocrité», a lancé le pape aux charismatiques italiens. «La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s’est abattue sur cette maison», a ensuite assuré Benoît XVI en citant l’Evangile de saint Matthieu, avant de poursuivre en insistant sur ces quelques mots: «mais la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc».

Un peu avant l’arrivée du pape, a par ailleurs appris I.MEDIA, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège s’était rendu au Palais du Tribunal, siège de la Gendarmerie vaticane situé derrière la basilique Saint-Pierre, où est détenu Paolo Gabriele. Il n’est pas impossible, par ailleurs, qu’en passant à deux pas du Palais du Tribunal, en se rendant place Saint-Pierre ou à son retour, le pape ait choisi de se rendre à la rencontre de son homme de confiance, Paolo Gabriele, dont l’arrestation a laissé perplexe grand nombre de ses proches au Vatican. Beaucoup s’interrogent sur ses motivations et se demandent s’il n’était pas manipulé par quelqu’un d’autre. (apic/imedia/ami/be)

26 mai 2012 | 14:56
par webmaster@kath.ch
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