Italie : Concert à la Scala de Milan en l’honneur de Benoît XVI
Le pape évoque la grande souffrance due aux séismes qui ont frappé l’Italie
Milan, 1er juin 2012 (Apic) A l’issue du concert donné au théâtre de la Scala de Milan en son honneur ainsi qu’en celui des victimes des récents tremblements de terre qui ont secoué le Nord de la péninsule, Benoît XVI a évoqué «l’ombre du séisme» qui planait sur l’évènement. Devant les nombreux cardinaux et délégués des conférences épiscopales venus du monde entier à l’occasion de la 7e Rencontre mondiale des familles, le pape a affirmé qu’en de telles situations, Dieu se faisait proche «dans les souffrances».
«Sur ce concert, qui devait être une fête joyeuse à l’occasion de cette rencontre de personnes venues de toutes les nations du monde, a ainsi souligné Benoît XVI, il y a l’ombre du séisme qui a causé une grande souffrance à de nombreux habitants de notre pays».
La veille, le surintendant et directeur artistique de la Scala, le Français Stéphane Lissner, avait annoncé que le concert serait dédié aux victimes du tremblement de terre. «Nous ne sommes pas ivres de feu, a ajouté le pape en commentant l’œuvre en relation à l’actualité, mais plutôt paralysés par la douleur à la vue d’autant de destruction incompréhensible».
Face à cette tragédie, l’hypothèse d’un Dieu au-dessus du «ciel étoilé» paraît discutable, a-t-il reconnu. Et de s’interroger : «Le père ne se trouverait-il qu’au-dessus du ciel étoilé ?» Aux yeux de Benoît XVI, «nous n’avons pas besoin du discours irréel d’un Dieu lointain». Au contraire, il a affirmé que «nous sommes à la recherche d’un Dieu proche». Et d’évoquer le Dieu «qui souffre avec nous et pour nous, et qui a ainsi rendu les hommes et les femmes capables de partager la souffrance de l’autre et de la transformer en amour».
La Scala, un symbole milanais
Benoît XVI assistait à la place d’honneur à un concert qui lui était offert par le maire de Milan, Giuliano Pisapia. Visiblement enthousiaste, Benoît XVI s’est levé à l’issue de l’interprétation, entraînant avec lui le public en de longs applaudissements. Mélomane confirmé, le pape a ensuite commenté l’œuvre qu’il venait d’entendre de façon particulièrement érudite, soulignant la «joie de la fraternité entre les peuples» chantée par Beethoven dans sa 9e symphonie. Elle était dirigée par Daniel Barenboim, directeur musical du théâtre.
Les origines du théâtre de la Scala, emblématique de la ville de Milan, remontent à la fin du 18e siècle, sous l’impulsion de l’archiduchesse Marie-Thérèse d’Autriche. Ce lieu, dont le prestige tient beaucoup des œuvres de Giuseppe Verdi qui y furent interprétées pour la première fois, a été sévèrement touché lors des bombardements pendant la Seconde guerre mondiale. La Scala n’a rouvert qu’en 1946. Les noms les plus fameux de la musique lyrique, comme le chef d’orchestre Arturo Toscanini ou la diva Maria Callas, sont liés à ce théâtre rénové au début des années 2000. (apic/imedia/mm/cp/bb)