Mali: Création d’un ministère des Affaires religieuses et du Culte
Une victoire des milieux musulmans
Bamako, 22 août 2012 (Apic) Le Mali s’est doté d’un ministère des Affaires religieuses et du Culte, pour la première fois de son histoire. La presse malienne s’inquiète de ce pas en direction des revendications des milieux islamiques du pays.
Le nouveau département ministériel a été confié à Yacouba Traoré, un jeune ingénieur statisticien de 47 ans, bien connu des cercles musulmans du pays. Il est membre du Haut conseil islamique (HCI) du Mali, depuis sa mise en place en 2002. Le nouveau ministre pourrait jouer le rôle de tampon entre le gouvernement et les religieux.
La création de ce ministère est une vieille revendication de la communauté musulmane, rapporte le 22 août le quotidien malien «L’Indépendant».
Médiateur avec les islamistes du Nord
La mise en place du ministère intervient alors que les trois grandes villes du Nord, Gao, Kidal et Tombouctou, sont occupées depuis mars dernier par des groupes islamistes radicaux.
Le ministère des Affaires religieuses et du Culte pourrait servir, en cas de négociations, d’interlocuteur du gouvernement malien auprès de ces groupes radicaux musulmans.
Un signe de la montée de l’islamisme au Mali?
«L’Indicateur du Renouveau», un autre quotidien malien, s’est inquiété de la création d’un ministère du culte dans un pays laïc comme le Mali. Pour le journal, cela confirme l’importance du débat religieux et la montée de l’islamisme dans le pays. C’est aussi «une victoire pour le HCI».
Depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré, le HCI a pris «des proportions purement politiques». Le quotidien souligne que les religieux musulmans sont «nettement mieux organisés que les politiciens, et qu’ils pourraient très rapidement devenir arbitres, puis maîtres du jeu». (apic/ibc/rz)